Well, well... Si tu as lu l'article précédent qui te survendait Edimbourg, tu te demandes peut-être sur quoi on tombe lorsqu'on choisit de quitter la capitale écossaise, direction l'île de Skye. Voici un premier billet qui devrait un peu te renseigner...
Je crois que j'en ai déjà parlé mais en Ecosse, le temps change vite. Très vite. Si bien que si le premier jour (celui de notre arrivée sur les terres écossaises) la météo a été plutôt clémente (il faisait beau mais un peu frais)(genre 15 degrés)(je rappelle que c'était alors la canicule à Paris et qu'on s'est pris un choc thermique de 21 degrés dans la face entre la montée et la descente d'avion), en revanche, le deuxième jour, ça n'a pas du tout été la même chose...
Un pont à la sortie d'Edimbourg et hop : l'aventure, au bout!De la pluie, de la bonne grosse pluie, de la pluie comme j'en ai connu en Bretagne et en Normandie, celle qui te fait dire qu'il pleut des cordes et dont on va chez moi jusqu'à oser un "il pleut comme vache qui pisse" (La Normandie, terre de poésie). Bah là, pareil, sauf que la vache aurait la cystite et que ça ne s'arrêterait jamais. Je sais pas si tu vois ce que je veux dire mais disons que c'était un peu l'apocalypse météo.
A la sortie du pont, les nuages ultra-menaçants...Je crois qu'avec l'homme on s'est dit que si ça devait être comme ça pendant les 8 jours à venir, ça risquait de compliquer un peu l'aventure mais on ne s'en est pas parlé (ça va c'est les vacances nous ne sommes que légèreté et insouciance, hein)(bon, avec un peu d'angoisse derrière quand même rapport à ce qu'on était tout trempé à chaque sortie de notre canaricar mais enfin on a sauvé la face tous les deux, genre "ça va pas durer").
Oui...Ca me fait penser que je ne t'ai même pas présenté mon fier destrier. On avait réservé un autre modèle mais à l'arrivée il n'était plus disponible (non, écoute, moi non plus je ne sais pas comment c'est possible mais bon) on nous a confié ce splendide bolide jaune canari. Il faut voir le côté pratique du truc : impossible de la manquer si toutefois tu as oublié où tu l'as garée.
Quand tu sors d'Edimbourg, donc... (l'art de la digression en 3 leçons, mon prochain best-seller), tu arrives très vite (genre très TRES vite - en moins d'une heure) dans la nature. Into the wild, dans la forêt, tu croises les premiers lochs (au début tu ne tiens pas en place; au bout de 8 jours tu as compris qu'il y en a partout, tous plus beaux les uns que les autres et tu finis presque blasé(e)), les premières routes qui s'enfoncent en direction des reliefs et les premiers panneaux routiers qui t'annoncent que côté météo ça n'est pas franchement prévu pour s'arranger.
Mais tu es au sec, tu es le roi de la route au volant de ton bolide taillé pour l'aventure (la fiat cinquecento, parfaitement, oui-oui-oui) et rien ne pourrait t'arrêter ni entamer ton moral de gagnant. Yep!
Et là, tu fais l'expérience de quelque chose qui me semble assez propre à l'Ecosse (encore que j'ai des souvenirs de Norvège qui recoupent ceux-là) : la météo change de façon instantanée.
Prenons un exemple précis : tu croises un barrage magnifique, tout en pierres taillées, tu es amoureux du décor, de l'endroit mais il pleut à seaux (Dédicace à ma Normandie- terre de poésie je te dis!).
Avant : sous la pluie torrentielle (je t'invite à regarder ce qui tombe dans les flaques, ça te donnera une idée du débit)Vient le moment où, arrêté sur la bas côté, tu te demandes si ça vaut le coup de sortir et de ruiner ton reflex non tropicalisé pour immortaliser ce bel endroit. La discussion t'occupe 3 à 4 minutes et soudain, tu réalises que la pluie vient de cesser (tu n'entends plus les gouttes énormes qui s'écrasent sur le toit) et que -cherry on the cake- le soleil semble pointer son nez (enfin il reste discret, mais il tente une percée, disons).
Après (genre 3 MINUTES APRES) : magie de la météo écossaise, non seulement il ne pleut plus mais le ciel est beaucoup moins chargé.Tu sors immédiatement (youpiiiiiiii!) et tu bénéficies de 5 à 7 minutes d'accalmie à tout casser mais au final, tu n'en demandais pas plus. Parfait!
Prochain arrêt, rebelote :
Oh il fait beau, faisons une pause
(Tu commences à apercevoir les sommets enneigés : C'est qu'on se rapproche doucement de Ben Nevis, plus haut sommet d'Ecosse (La beauté de l'endroit!)
Quelques minutes plus tard... OK donc le temps a changé : en route pour le Mordor (pas pleurer)
Sur le reste du trajet qui te mène d'Edimbourg à Fort William tu constates que oui, régulièrement, la pluie torrentielle s'arrête, le vent se calme, le soleil envoie quelques rayons et hop c'est reparti pour le déluge.
Là tu es de plus en plus guilleret, tu croises les premiers moutons en liberté, qui paissent tranquillement devant les montagnes *soupir d'aise*Oh soudain, presque trop de soleil d'un coup, tu n'étais plus habitué, tes yeux piquent, tu te surprends à râler :
Moralité : si tu pestes contre les conditions météo déplorables, dis toi que si tu attends 1/4 d'heure au sec, tu as de grandes chances de bénéficier d'un moment de "sec" et de pouvoir profiter de l'endroit. Patience, patience...
L'improbable plage de sable blanc entre les sapins, sous la pluie 2 minutes plus tôtAprès ces montagnes russes météorologiques tu es un peu déboussolé mais ravi : tu as déjà eu un bel aperçu des splendeurs que recèle l'Ecosse.
Et tu arrives à ton Bed And Breakfast où on t'accueille chaleureusement, avec un thé et de délicieux biscuits gentiment offerts. Miam!
Je ne parlerai pas à chaque fois des B&B où je me suis arrêtée car tous n'étaient pas mémorables mais celui-ci m'a vraiment beaucoup plu alors je te le recommande vivement :
Il s'agit du Glenshian Guesthouse .
La maison se trouve devant un des plus charmants jardins que j'ai pu voir et bénéficie d'une véranda aménagée (où tu prends le thé et ton petit déjeuner et où tu peux te reposer en fin de journée) avec vue sur le canal calédonien.
Voici la vue que nous avions depuis notre chambre. Charmant, n'est-ce pas?
Côté petit déjeuner c'est au choix, à cocher la veille au soir et tout est préparé maison avec des produits locaux.
J'ai opté pour les pancakes tout chauds au citron et sucre glace tandis que l'homme a préféré le muffin garni d'oeufs brouilés aux herbes et au saumon fumé d'Ecosse. Autant te dire qu'on s'est régalés, ce petit déj' compte parmi les meilleurs de notre séjour (et la barre est haute). Bien entendu, nous avions du fromage blanc, des fruits frais, des confitures, du miel et des céréales à volonté. Boissons chaudes incluses et jus de fruit frais.
Les confitures sont toutes faites "maison" et si tu ne testes pas la marmelade d'oranges au whisky, tu passes vraiment à côté de quelque chose (c'est absolument divin!).
La nuit et les deux petits déjeuners nous ont coûté 78£.
(Avec des petits déjeuners comme ça, il faut savoir que le déjeuner se résume à une collation légère)
Pour dîner, nous avons suivi le conseil de nos hôtes : The Moorings hotel
5 à 10 minutes à pied en longeant le canal depuis le guesthouse, jolie promenade...
Il s'agit d'un hôtel-restaurant qui sert de bons plats, joliments présentés, préparés avec des ingrédients frais et savoureux.
J'ai choisi leur délicieuse soupe au céleri rôti (oui, ça n'envoie pas de rêve à priori mais c'était exquis!) et l'assiette gourmande de fromages écossais (moi et le fromage... une longue histoire).
Je me suis régalée! L'assiette est garnie d'un excellent chutney de fruits, de scottish oatcakes (à gouter au moins une fois là bas, on en trouve partout!), de lamelles de pomme et de quelques batonnets de céleri.