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Expo : Les Parisiennes de Kiraz
5 juin 2008
Les mythiques, adorables et insupportables Parisiennes se dévoilent au Musée Carnavalet. Yummy.
Qui ne les connaît pas ? Les sublimes évaporées de Kiraz, héroïnes d’albums, de magazines (Marie-Claire, Gala, Paris-Match, Elle, Playboy US) et autres publicités légendaires (Canderel, Clio Chipie, Nivéa), parlent à toutes les générations et ne se démodent jamais. Un peu comme les vraies belles pièces de haute-couture ou le Chanel 5, elles ne prennent pas une ride. Et toujours nous dérident (oui, j’aime les jeux de mots faciles).Le musée Carnavalet a eu l’excellente idée de monter la toute première rétrospective des oeuvres d’Edmond Kiraz (Kirazian de son véritable nom), avec près de 250 œuvres réunissant joyeusement gouaches originales, peintures inédites, dessins, photographies, coupures de presse ou affiches publicitaires. On s’y balade avec gourmandise, avide de lire chaque accroche, chaque fois plus parfaite que la précédente. En revanche, conseil d’amie : vu que c’est écrit tout petit, il vaut mieux y aller à une heure de faible affluence (je me suis mangée le vernissage, je sais de quoi je parle).
Nées dans les années 50, inspirées de Modigliani (mais oui, regardez les grands yeux, les petits seins, les jambes improbables et le postérieur racé), les Parisiennes ne sont drôles que parce qu’elles sont vraies, même si un peu poussées.
Sensuelles sans être vulgaires, cruelles sans être méchantes, légères sans être stupides, piquantes, émouvantes et hilarantes, elles nous touchent. Tout en cherchant un homme parfait, riche de préférence, soumis mais viril, fidèle mais successfull (ben voyons), elles shoppent (beaucoup), imaginent ("J'ai trouvé un grand cheveu blond sur son veston ; mais c'est peut-être celui d'un copain"), ragotent ("Elle m'a dit tant de choses qu'il ne faut pas que je te répète que je ne sais plus par où commencer"), se dorent la pilule en rêvant mariage (« "Dommage que je n'ai personne sous la main : le blanc va si bien à mon bronzage"), pestent (« Il m’a lâchement abandonnée après m’avoir donné des goûts de luxe »), se font arrêter par la police ("Je n'emmène jamais ma carte grise avec mon tailleur rose"), et même prient Dieu ("Je suis désolée de vous importuner, mais le garçon que vous m'avez fait rencontrer, ce n'est pas encore ça").
Autant se l’avouer : elles ont beau être un peu irritantes, ces Parisiennes ne sont pas si éloignées de leurs contemporaines héritières. Elles seraient même un peu nous, si on avait une taille de guêpe, des sous par-dessus la tête et une insouciance à tout épreuve. Le rêve, quoi.
Jusqu’au 21 septembre.
Musée Carnavalet
23, rue de Sévigné - 75003 Paris
Tél. : 01 44 59 58 58
Ouvert tous les jours, de 10 h à 18 h, sauf les lundis et jours fériés
Visuels :
- Couple sur fond noir = "Sans titre", gouache originale, publicité Maurice Lacroix, collection de l'artiste
- Shopping = "Sans titre", gouache originale, paru dans ELLE, collection de l'artiste
- Plage = "Sans titre", gouache originale, paru dans Gala, collection de l'artiste
Crédit photographique Laurent Lecat
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