du 29 juillet publie en sa page 4 un article intitulé " ". Il nous y raconte comment Valérie Pécresse, candidate à la Présidence de la région Ile-de-France, mène depuis plusieurs semaines une campagne active auprès des représentants de la communauté musulmane. Elle s'est ainsi rendue à plusieurs reprises à des des lieux de culte musulmans. Emportée par sa verve, elle a prononcé cette phrase remarquable, c'est-à-dire méritant d'être remarquée, " Le Canard enchaîné Les vœux pieux de Pécresse dans le iftar, ces repas qui marquent la rupture du jeûne les soirs du mois de on doit pouvoir donner aux Musulmans ce qu'on donne aux Français et aux Juifs. " ramadan. Le 16 juillet, chez Bruno Beschizza, tête de liste dans le 93, elle s'est exprimée sur la question des écoles confessionnelles et
Il est navrant de constater qu'une ancienne ministre, qui plus est, de l'enseignement supérieur, puisse tenir ainsi des propos en totale contradiction avec tout ce qui fonde notre République. Il est vrai que son patron s'est trop souvent complu à ce genre d'extrémités, plus soucieux de monter en épingle ce qui sépare des composantes différentes de notre nation que de s'appliquer à souligner ce qui les rassemble. Tout en protestant d'écarter le communautarisme !
Ce propos est tout d'abord clivant, séparant les Juifs, et aussi les Musulmans, des Français, ce qui peut conduire, comme on l'a vu sous le régime de Vichy, à ignorer leur qualité de Français. Ainsi, leur qualité d'anciens combattants français de la première guerre mondiale n'a pas empêché que des Juifs soient livrés par le régime de Pétain à l'occupant allemand. Ce propos est aussi dangereux, puisqu'il contribue à opposer Juifs et Musulmans. Début de cette année, j'avais ici souligné l'ineptie qu'était le fait de désigner un Français de confession musulmane par le vocable Musulman français.
Ce qui pour moi traduit le mieux ce que ce mode d'expression a de dangereux est une anecdote racontée par Geneviève Anthonioz de Gaule, déportée qu'on vient de recevoir au Panthéon. Le 16 juillet 1942, jour de la rafle du Vel'd'Hiv, elle arrive en retard à un dîner et fait part de son émotion d'avoir vu tous ces malheureux entassés dans des autobus. Elle s'entend alors répondre : " Mais ma chère, ce sont des Juifs ! "