La légende du pont du Diable Texte d'origine ICI
Alors que les moines de Gellone et d’Aniane ne ménagent pas leurs efforts pour la construction du Pont traversant l’Hérault au débouché des gorges sur la plaine, on constate chaque matin en abordant les lieux, que les travaux réalisés la veille sont systématiquement détruits. Les deux congrégations monastiques comprennent très vite que leur projet subi des entreprises de sabotages nocturnes et en appelle à la protection de leur Saint Patron Guilhem qui un soir, décide de se rendre seul sur les lieux pour y interpeller les éventuels malfaiteurs. Après quelques heures, posté à attendre, Guilhem constate que le Diable déguisé dans un costume de bouc noir fracasse les travaux du pont. Guilhem l’interpelle alors : - « Satan, je t’ai reconnu dans ton ridicule apparat. Pourquoi dévastes-tu ainsi l’ouvrage de mes frères ? » - « C’est que je n’ai que faire des entreprises de tes chiens de serviteurs sur terre. » - « Satan, plutôt que de nous affronter ici, essayons de régler notre contentieux intelligemment. » - « Pour une fois, je suis d’accord avec toi Guilhem ! Alors écoute-moi bien. Je te propose de construire un pont le plus solide qui soit en trois jours. En échange, tu t’engages à me livrer l’âme d’un de tes chiens de serviteurs. Celle du premier qui traversera le pont sera pour moi et je l’emmènerai avec moi au fond de l’abîme des enfers. » Sans répondre aux provocations du Diable et avec la plus sereine des assurances, Guilhem lui rétorqua : - « L’âme d’un de mes chiens de serviteur ! Tu ne saurais mieux dire Satan ! Retrouvons-nous en ces lieux dans trois jours et trois nuits lorsque tu te seras exécuté. »
Dans sa colère, le Diable tenta de détruire le pont mais l’ayant promis le plus solide possible, il ne put y parvenir. Enfin, comprenant qu’il ne pourrait se venger, il se jeta de dépit dans les eaux de l’Hérault et creusa le gouffre noir dans sa chute.