Un film de Jacques Tati (1949 - France) avec Jacques Tati - en N.B.
Burlesque comme j'aime, mais trop vieillot...
L'histoire : Fin des années 40. Un petit village en été. La fête foraine s'est installée. Et tout le monde taquine le brave facteur qui, après avoir vu un film sur son métier exercé aux Etats-Unis, se trouve tout déboussolé et se motive pour être plus "moderne"...
Mon avis : Je n'avais jamais vu de film de Jacques Tati, je connaissais à peine le personnage. Il me fallait combler cette lacune, et j'ai été déçue. Mauvais choix de film, peut-être, mais peut-on parler de choix quand il faut picorer avec tant de minutie dans les programmations minables de la télé.
C'est émouvant cependant de voir cette "douce France", désuette, genre vieille carte postale, ces personnages qui ressemblent à mes grands-parents, ces petits enfants qui jouent et rient, les noeuds dans les cheveux, les blouses (on disait sarrau) pour protéger les vêtements, les rues même pas pavées ni bitumées, l'eau que l'on prend à la pompe, les pots de chambre, les champs et les fleurs, les poules et les chèvres dans la maison, une certaine nonchalance parce qu'on ne vivait pas au rythme d'Internet mais à celui de la nature... ça me rappelle mon enfance, même si je suis née quelques années plus tard.
Passée la séquence émotion, vient le burlesque, mon genre humoristique préféré. Les gens un peu neuneus, qui tombent dans des trous, marchent sur les rateaux, font des trucs complètement idiots... j'adore ça. Si Jacques Tati c'était ça, il me faudra voir d'autres films.
Car celui-ci, au bout d'une demi-heure, m'a bien ennuyée et je n'ai même pas fini. Trop vieux, vraiment. Il est des films plus anciens qui arrivent à passer les années, mais c'est parce que le thème ou la mise en scène ou les acteurs sont extraordinaires. Ici, la petite France rurale des années 40, ça n'a rien de vraiment excitant finalement...
Le film a été restauré en 2014, d'où son passage à la télé, et les commentaires de critiques contemporains, éblouis, forcément éblouis (ça m'énerve). Les spectateurs, eux, sont beaucoup moins emballés, soulignant comme moi avec tendresse l'association charmante du burlesque et de la France profonde, mais déplorant la lenteur, le bavardage et le côté répétitif.