Le 6 août 1945 à 2 h 45 (heure locale), le bombardier B-29 piloté par Paul Tibbets, baptisé Enola Gay du nom de sa mère, décolle de la base de Tinian, avec à son bord une bombe atomique à l' uranium 235 d'une puissance de 15 kilotonnes, surnommée Little Boy. L'équipage est composé de douze hommes, dont quatre scientifiques destinés à l'analyse de l'explosion.
La bombe, recouverte de signatures et d'injures à l'adresse des Japonais est armée en vol et larguée à 8 h 15, à près de 9 000 mètres au-dessus de la ville. À 8 h 16 min 2 s heure locale, après 43 secondes de chute libre, la bombe explose à 587 mètres du sol, à la verticale de l'hôpital Shima, situé au cœur de l'agglomération, à moins de 300 mètres au sud-est du pont Aioi, initialement visé car reconnaissable par son plan en " T ".
L'explosion, équivalant à celle de 15 000 tonnes de TNT, rase instantanément la ville.
Si le bombardement des villes Hiroshima et Nagasaki peut recevoir sans l'ombre d'une hésitation le qualificatif de crime de guerre, avec ou sans la caution d'une cour internationale de justice et d'une charte de l'ONU car la morale et les faits n'ont besoin d'aucune caution quelle qu'elle soit, il n'en demeure pas moins que cet acte d'une barbarie sans nom - qui met provisoirement un terme à près de quatre années des bombardements massifs de population civile par l'aviation allemande et alliée au bilan de 40 millions de morts... provisoirement car... le Vietnam ne tardera pas à s'attirer les foudres de l'oncle Sam) -, peut être tout aussi légitimement qualifié comme suit : le plus grand crime raciste de masse de l'histoire humaine.
" Les Japonais, vous dites ? Quoi ? En1945 ? Mais... c'est qui, c'est quoi ? On s'en fout !"
Souris de laboratoire (La bombe, quelle efficacité ? Combien de morts ? Quelle vie pour les irradiés survivants ?), sacrifiés sur l'autel d'une guerre froide à venir (rabattre le caquet de Staline et ses exigences), considérés dans l'imaginaire occidental comme une population d'infra-humains, les Japonais et le Japon avec ces individus de petite taille au teint jaune et aux yeux bridés... pour cette raison, jamais l'Occident n'aurait pu réserver cette bombe atomique à un Allemand, grand gaillard aux cheveux blonds et aux yeux bleus car, nazi ou pas, l'Allemand (et l'Autrichien) c'est non seulement des trains qui partent et arrivent toujours à l'heure mais c'est aussi, Bach, Kant, Beethoven et Goethe et dans les années 20 et 30, des prix Nobel à la pelle.
D'où le caractère exceptionnellement et intrinsèquement raciste de ce bombardement sans excuse qui demeure, 70 ans après les faits, toujours sans jugement ni condamnation.
Pour prolonger, cliquez : Témoignages des irradiés et survivants : Les Hibakushas