Je me souviens que nous y étions montés depuis Toulouse, avec la Rover : c'est donc que je travaillais alors chez Lallemand. Oui : je ne m'intéresse que très modérément à la mécanique en général et aux voitures en particulier, pour autant elles sont un bon marqueur de ma stratigraphie personnelle et professionnelle.
La Rover, donc Lallemand vers la fin.
La Rover et l'autoroute depuis Toulouse jusqu'à Paris, où nous avions logé intra muros dans un hôtel somme toute assez catastrophique ... mais avec Mickey en ligne de mire.
Au passage il y eut un arrêt Game Boy © au Palais Imaginaire du Facteur Cheval.Ah, ah, ah : Pokemon © vs Facteur Cheval ... (ouais : encore une private joke).
Après cette expérience, je ne suis plus retourné voir Mickey.
Il faut dire que depuis Facebook © est apparu et que Facebook ©, côté Fantasia et autres Palais Imaginaires, c'est imbattable : une mine gigantesque, dotée de filons inépuisables (c'était sympa, comme attraction Big Thunder Mountain, alias : le train de la mine !).
Oui, je sais : je suis moi même sur Facebook ©, et il m'arrive plus souvent qu'à mon tour d'y mettre en ligne des photos de chatons ou de ce que je mange et bois. Mais d'une part je ne mange pas les chatons et, d'autre part, j'essaie d'éviter les liens foireux et autres théories qui seraient réjouissantes si elles n'étaient, avant tout, consternantes.
Récemment, une page est venue à plusieurs reprises m'y chatouiller les neurones : y a des cycles, sur Facebook © comme ailleurs.
Je fais référence à ce lien là.
Ben ouais, je confirme : la biodynamie - ou du moins la publication d'un papier traitant de ses aspects théoriques - c'est, pour moi, la garantie de l'effet d'une cure de vitamines sur un sportif de haut niveau. Il me suffit d'un papier qui vante les fondements de la BioD pour repartir pour un tour.
Donc là, je repars pour un tour.
Qu'on ne s'y trompe pas : qu'un vigneron revendique telle ou telle méthode ne me pose pas le moindre problème, en particulier si ses vins sont réussis ou, du moins, me plaisent. Aucun blocage de principe !
Et y en aurait il un qui pointe à l'horizon que l'un ou l'autre de ces épisodes me protègerait sans doute :
1. Dans une (triste) vie antérieure je m'étais risqué, avec un insuccès constant, à associer les joies de la navigation fluviale à celles du commerce des vins.
Lors d'une soirée bien arrosée avec d'anciens collègues levuriers transformés pour l'occasion en nouveaux clients venus finir un de ces meetings (comprendre "venus finir de s'imbiber") dont la boite avait le secret, alors qu'ils étaient déjà bien touchés sous la ligne de flottaison leur boss me suggérait de leur faire découvrir une quille de mon choix.
Je leur proposais forcément un des jolis vins de Xavier Ledogar en leur faisant remarquer que çà ils avaient jamais goûté et ne goûteraient sans doute jamais plus.
- Pourquoi ?Une donzelle, avec qui j'avais tout de même bossé quelques années, me répondait illico :
- Ben c'est de la BioD, et un intrant il sait pas ce que c'est. Mais c'est vachement bon !
- ah mais ça, moi : je goûte pas !J'essayais vainement de lui faire entendre raison sur un thème du genre :
- Tu sais en matière de jaja, je fais ni dans la poésie, ni dans l'ésotérisme. J'aime ou j'aime pas, et ça j'aime. C'est là parce que j'aime, pas parce que c'est en BioD. Mais c'est en BioD, c'est bon, et vous voulez que je vous fasse découvrir un truc : donc bois !"Peine perdue : elle - et quelques autres - n'a pas bu, juste parce que boire BioD lui était inconcevable. Limite faute professionnelle grave.
Les chapelles m'emmerdent. Même quand j'y ais été enfant de chœur, voire diacre.
2. Il y a peu je faisais, dans un billet, le tour d'horizon de mon ressenti face aux vins de ma toute récente soirée de pendaison de crémaillère.
Sur Facebook (encore !) je m'attirais alors ce commentaire vengeur :
"J'adore l'analyse...c'est BioD donc c'est Bretté..."Euh ... ouais ... et le terrier de la marmotte il sent quoi ? la géosmine ?
Au delà du fait que mon préféré de la soirée (et du mois !) est, justement, un vin en BioD il y a surtout que l'ensemble des vins je les avais goûtés et appréciés (ou pas) à l'aveugle.
Pour l'un de ceux qui posent problème, compte tenu de mon seuil de perception des phénols volatils : je pense que son niveau en ces composés est de l'ordre du très élevé, voire du stratosphérique. L'autre je ne suis pas sur que ce soit de la Brett (cf mon seuil de perception assez calamiteux ...), mais ça me semble pas net et donc je me hasarderais pas à mettre ce genre de quille en cave.
J'en disais pas plus, ni moins.
Après on a le droit d'aimer hein ? Y en a qui ont aimé, d'ailleurs.
Moi j'ai pas aimé.
Alors compte tenu du fait que c'est un avis personnel présenté comme tel et que mon pouvoir de prescription (et de nuisance) donne une bonne approximation (par le bas) de l'infiniment petit ...
Bref (pure figure de style car je sais pas faire bref), tout çà pour dire que BioD ou pas, l'important est que le vin me plaise.
Mais que le discours peut, lui, me les briser menu menu. Et là on est plutôt dans cette configuration.
Revue de détail :
Ce premier mètre de terre riche en humus a mis des milliers d'années pour avoir une activité microbiologique aussi importante et une microfaune aussi abondante. Ces micro-organismes travaillent sans relâche pour produire la matière organique dont les plantes ont besoin pour se développer, il est donc important d'en prendre soin.Depuis mes Travaux Pratiques de classe de 3ème je croyais que la matière organique était créée par les plantes chlorophylliennes, à partir de matières minérales (il semblerait que mon fils ait, lui, vu ça en 6ème). Et que, en conséquence, les plantes vertes sont dites "producteurs primaires de matière organique".
Diantre : les micro-organismes [du sol] travaillent sans relâche pour produire la matière organique dont les plantes ont besoin pour se développer ?! il semblerait donc que jusque là on m'ait menti, ainsi qu'à mon fils. Ce complot anti Fuster est inquiétant, je trouve.
L'agriculture conventionnelle a détruit la majeure partie de ces populations microscopiques avec les fongicides, les insecticides et les désherbants et il devient nécessaire de faire un retour en arrière avant d'anéantir les sols de la planète.
© Disney
Forcément, forcément : Blanche Neige est d'autant plus blanche et virginale qu'on lui oppose la noirceur de sa sorcière de belle doche !Oui, la sorcière : celle la même qui lui fera bouffer une pomme génétiquement modifiée, à l'autre truffe.
Je dois, ici, faire l'aveu que tout petit déjà je trouvais la dite belle mère (période miroir, donc avant que ne lui pousse un gros nez richement doté en verrues) bien plus propice à nourrir mes émois sexuels que l'autre mijaurée.
Blanche Neige ? Oie blanche, plutôt !!
Cet amour de la sorcière explique peut-être mon intérêt pour les levures œnologiques !?
Ou pas.
Ce discours est en tous cas caractéristiques du conte de fée : pour avoir de super gentils, il faut de super méchants. Ici, les super méchants, ce sont ces hordes d'affreux conventionnels qui descendent en droite ligne d'Attila : derrière eux aucune herbe ne repousse.
Cet homme, grand philosophe en son temps, avait une faculté à relier les composants de l'agriculture à leurs aspects spirituels et estimait que la science est une belle invention, mais qu'il ne faut pas la suivre au point d'en oublier tous les acquis de nos ancêtres remontant en termes d'agriculture à plus de 7900 ans. En 1924 certains agriculteurs se posaient déjà des questions sur l'utilisation des engrais chimiques produits en trop grand nombre pendant la première guerre mondiale et utilisée en agriculture, ils trouvaient déjà que la qualité de leur alimentation s'était dégradéeJ'ai moi même, en mon temps, été un grand philosophe !
Une fois, en Terminale D, j'ai eu 11/20 en philo : la meilleure note de la classe.
Ce 11, reconnaissance de ma valeur intrinsèque, me valut l'appréciation suivante du prof de philo (qu'il pourrisse en enfer, avec des fourmis rouges plein la gueule), sur mon dossier d'inscription en classe prépa :
Est capable du pire comme du meilleur, mais semble présenter une nette prédilection pour le pire.Mon dossier d'inscription en classe prépa est resté dans les tiroirs et j'ai été en fac.
De son côté Steiner a été à l'origine de l'anthroposophie et de la biodynamie.
Nous autres grands philosophes avons des parcours variés.
A tout prendre je préfère être allé en fac : j'y découvris l'écologie politique, ce qui a une autre gueule que l'anthroposophie, n'en déplaise (je cite Rudy Steiner) à mon corps astral et mon corps éthérique qui sont pas super alignés ces derniers temps (en revanche côté ego, çà va : j'assure un max).
Comme je ne suis pas cruel, je ne relève pas plus que nécessaire le réjouissant "la science est une belle invention", et évite également de trop me questionner à propos de "tous les acquis de nos ancêtres remontant en termes d'agriculture à plus de 7900 ans".
Le discours de sa conférence à Koberwitz en 1924 est publié en livre: "Agriculture: Fondements Spirituels de la Méthode Bio-Dynamique" disponible aux Éditions Anthroposophique Romandes (difficile à lire pour un néophyte).Le néophyte a du mal à lire, ouais, en effet.
Même en jour feuille, pourtant propice je pense.
Allez, un petit pour la route : la préparation 502 ? Achillea millefolium dans une vessie de cerf !
L'aquilée millefeuilles ?
ses composés soufrés homéopathiques permettent à ce dernier de rayonner de son influence à une plus grande distance, et à travers de grandes masses.La vessie de cerf ?
La vessie du cerf est connectée aux forces du cosmos. Mieux, c'est presque l'image du cosmos. Ainsi, nous donnons au millefeuilles le pouvoir presque essentiel d'augmenter les forces qu'il possède déjà, pour combiner le soufre avec les autres substances.Car le soufre est important :
l'éther bouge à l'aide du soufre dans les voies de l'oxygène.Je crois que je suis un néophyte, en fait : j'ai du mal à lire (sans rire).
Son discours mettait déjà en garde contre les méfaits de l'alimentation du bétail avec des farines animales qui provoque une production trop importante d'urate allant au cerveau et rendent le bétail fou. 70 ans plus tard, le scandale de la vache folle démontre à grande échelle les méfaits de l'alimentation du bétail avec des farines animales. Ceci n'est qu'un exemple des points abordés lors de ce cours aux agriculteurs.Euh, ouais, ok, bonne pioche Rudy !
M'enfin, l'urée évoquée par le dit Rudy et le prion, spas tout à fait pareil.
En outre, une phrase tirée de son contexte tu lui fais dire à peu près n'importe quoi, alors le texte intégral on le lira là.
Et tant le contexte que le texte lui même se passent de commentaires ...
Par contre, en viticulture par exemple, le cuivre est utilisé à des doses limitées à 15 kilogrammes par hectares pour 5 ans pour une moyenne de 3 kg à l'année soit moitié moins qu'en bio. Les causes de cette limitation sont simples, le cuivre étant un fongicide a, lors de son lessivage sur le sol, un impact direct sur la microflore en détruisant les populations de champignons du sol. Pour limiter l'utilisation du cuivre, des tisanes et des décoctions de plantes comme la prêle, l'ortie ou l'osier sont incorporés aux bouillies de traitements, les substances naturelles contenues dans ces plantes sont diffusées dans l'eau des tisanes et assurent une protection contre le mildiou permettant l'usage du cuivre à des doses beaucoup plus faibles qu'en viticulture biologique.Simple curiosité : c'est quoi ces substances naturelles de la prêle, l'ortie et l'osier, ainsi que leurs effets sur le mildiou (et si en plus on pouvait avoir deux mots sur la quantification de leur synergie avec le cuivre ...). Parce là, pour le coup, ça doit pas être trop dur d'être dans le factuel, non ?
La réflexion à faire sur le cycle lunaire est simple à s'imaginer, la science a prouvé l'influence de la lune sur l'eau des mers et des océans avec les marées, les plantes sont constituées de 80 à 95% d'eau, elles subissent de la même façon que les marées l'influence de la lune; les proportions étant différentes le résultat est moins perceptible à l'œil nu. Par contre la sève réagit au cycle lunaire de telle façon que la sève a tendance à descendre lorsque la lune est dite descendante et à monter lorsque la lune est dite montante. Le viticulteur peut utiliser ce rythme lors de la taille pour limiter ou augmenter la vigueur de sa vigne l'année suivante.Ca c'est très bon :
la science a prouvé l'influence de la lune sur l'eau des mers et des océans avec les maréessuivi de :
Par contre la sève réagit au cycle lunaire de telle façon que la sève a tendance à descendre lorsque la lune est dite descendante et à monter lorsque la lune est dite montante.Car là aussi on m'a menti, ainsi qu'à des générations d'étudiants : moi qui avais, jusque là, bêtement cru qu'il y avait deux types de sève différents, qui circulent à l'inverse l'une de l'autre dans des canaux différents (la sève brute du fait des apports ioniques, et non pas lunaires).
Ben non : LA sève réagit au cycle lunaire. Brute ou élaborée, on s'en cogne : l'important c'est la lune.
Le respect des rythmes de la journée, de l'année ainsi que du cycle lunaire sont primordial, les rythmes astraux sont également pris en compte, mais de manière moins draconienne.Là aussi, les rythmes astraux ...
Mais il se fait tard, alors je vais zapper les constellations, leur nature, et le fait qu'elles soient arbitrairement constituées puis représentées par analogies avec des signes dits d'eau, de terre ou de je ne sais quoi d'autre.
Ce qui, par voie de conséquence, permettra de dire si un jour est fleur, fruit ou racine et donc de prédire comment le vin se goutera (je m'en lasse pas !).
En même temps, ce genre de truc t'es prêt à l'entendre et l'accepter dès lors que t'es, par ailleurs, prêt à mettre de la bouse dans des cornes avant d'enterrer le tout, juste parce que la corne est une antenne qui reçoit et concentre les forces cosmiques (Préparation 500) ...
Cosmiques je sais pas, mais comiques, putaragne, ça fait pas l'ombre d'un doute ...
Chaque biodynamiste a tendance à faire sa propre biodynamie en suivant plus ou moins assidument les recommandations des calendriers planétaire et lunaire. La perception spirituelle de chacun est différente ce qui entraine une perception différente de l'agriculture biodynamique d'une exploitation à une autre, mais ne serait-ce pas là la voie intéressante de ce type d'agriculture: la diversité!Voilà : quand les membres d'une même chapelle font des trucs pas pareil mais se revendiquent de la même pensée c'est parce que c'est cool, la diversité.
Puis s'ils suivent les recommandations de façon assez variable, c'est cool aussi.
Ou alors c'est parce qu'on est en plein dans l'ésotérisme et que le fait de suivre ou pas le truc, de toutes manières on s'en tamponne le coquillard avec une patte d'alligator femelle parce que ça change rien, finalement.
Va savoir ...
Toutes proportions gardées, Blanche neige c'est finalement plutôt convaincant !
Enfin, surtout les sept nains ! car au delà de mon amour incandescent pour la belle mère, j'ai en effet - et de longue date - une tendresse toute particulière pour Grincheux (et ce malgré son affection coupable pour l'autre oie blanche).