À Venise, l’île en forme de poisson est à explorer (à pattes) en long, en large et en travers. Il faut se perdre dans les ruelles, aller au-delà des grosses voies touristiques et du pont du Rialto pour apprécier l’atmosphère tranquille des placettes au bord de l’eau ou du dédale des rues et petits ponts en bois, pierre ou fer forgé. On ne vous conseillera pas d’aller voir la place San Marco juste au début de l’acqua alta (vers octobre-novembre), ou de prendre un vaporetto pour visiter l’île de Burano et ses maisons colorées, (mais c’est évidemment très extrêmement fortement recommandé) voici tout de même quelques adresses plutôt chouettes pour une escapade vénitienne entre deux explorations intellectuelles.
Biennale di Venezia
Un chouette moment pour visiter Venise c’est pendant la Biennale. Comme son nom ne l’indique pas, la ville organise sa biennale tous les ans, en alternant d’une édition à l’autre la biennale d’architecture et celle d’art. De mai à novembre, l’île accueille près d’une centaine de pays différents, chacun livrant très librement sa vision-interprétation du thème annuel. On y était lors de la biennale d’archi’ sur les Fundamentals. Thème suffisamment vaste pour que l’on soit surpris et impressionné par la créativité et l’originalité des nombreuses expos ! Cette année, c’est All the World’s Future, le thème de la Biennale d’art qui se tient jusqu’au 22 novembre.
Bacareto da Lele, pour une bouchée de pain ○ Campo dei Tolentini, Santa Croce 183
Pour un petit verre de vin et des paninis (attention, ce ne sont pas des paninis français mais de simples sandwichs) au jambon de pays et à la rosette, il faut suivre les marins du coin et aller au Bacareto da Lele. L’endroit est minuscule, mais on le repère de loin : aux alentours de midi, les abords sont noirs de monde, il faut se frayer un chemin jusqu’au comptoir – sans tomber dans l’eau – pour mériter son casse-croûte. Une fois servis, il ne vous reste plus qu’à savourer cette bouchée de délicieuse simplicité qui ne vous aura coûté qu’une bouchée de pain, assis au soleil sur les marches de la place ou debout au bord du canal.
Au Bacareto da Lele, vin et paninis italiens pour une bouchée de pain
6342 a le tole, elle est fraîche ma pasta elle est fraîche ○ Calle Carrozze Castello, 6342
Venise c’est l’Italie et l’Italie c’est la pasta ! Au 6342, les pâtes sont fraîches, si fraîches qu’on les prépare sous vos yeux. On salive déjà en passant devant la vitrine qui regorge de pelotes de spaghettis et autres découpages de tagliatelles. La salle n’est pas mémorable mais on se souviendra longtemps de ce qu’on avait dans l’assiette : fettucine au canard, herbes et champignons ; lingune à l’encre de seiche.
Spritz, Bellini et Prosecco, c’est toujours un peu l’heure de l’apéro
Après s’être perdu dans les tréfonds de la vieille ville, on a bien mérité une pause hydratation. La délicieuse découverte c’est le Spritz : mélange d’un alcool orange un peu amer (campari ou apérol qui est plus sucré) et de diluants à bulles (prosecco et eau pétillante). On y ajoute une grosse olive verte et on déguste devant un romantique couché de soleil.
On peut aussi, pour varier les plaisirs, opter pour le Bellini : cocktail à base de purée de pêche et de prosecco (toujours lui !). Ou d’ailleurs, vous pouvez vous limiter au prosecco nature, qui est un vin blanc sec pétillant qui se laisse boire.
Un Spritz et un coucher de soleil, que demande le peuple ?
Gelati, mi amore
Pas de virée en Italie sans passer par la case gelati. À Venise, on va chez Gröm pour la valeur sûre – on en trouve partout sur l’île – ou bien si on est tenté par une expérience plus originale que le cornet ou la coppa classique, on ose le conocrêpe. Le conocrêpe n’est pas adapté aux Bretons ou au glaçophiles puristes : il s’agit, attention les yeux, d’un cornet en crêpe chaude, tartiné à l’intérieur de nutella, dans lequel on case deux boules de glace, le tout recouvert de chantilly. Ça dépote, et ça se passe à La Mela Verde – quartier du Castello.
Régime italien (c) La Mela Verde
Texte et photos : Jeanne Cochin et Sue Duong