L’épisode 51 de notre podcast est signé Franck Roger, l’un des artistes House français les plus connus et reconnus à l’international. On va pas vous refaire sa biographie, on s’est déjà penché sur le sujet dans un article assez complet sur notre soirée du 8 août à l’Iboat au cours de laquelle il jouera aux côtés de Max Graef.
Non, au lieu de se focaliser sur son passé, on a préféré demander à Franck de nous concocter une mixtape exclusive et on lui a posé quelques questions sur ses nouveaux projets. Alors pose tes fesses, appuie sur « play » et dévore cette entrevue spéciale sur son nouveau projet Home Invasion.
Electrocorp: Salut Franck, je passe pas par quatre chemins et j’attaque direct. Qu’est ce qui t’a poussé à lancer ton nouveau label Home Invasion ? Quelle est la démarche sous-jacente ?
Franck Roger: J’ai lancé Home Invasion dans le but de revenir à un label sur lequel je suis tout seul : seul à y prendre les décisions concernant les choix artistiques et musicaux, seul à décider de la direction à prendre. J’avais besoin de retrouver cette sensation de liberté et de revenir à une démarche beaucoup plus underground. T’imagines pas le plaisir que je prends à commander mes disques en white label et à les tamponner moi-même un par un : « pim, pam, poum » trois coups de tampons sur chaque disque, t’en fais 500, 800, 1000, t’as de l’encre partout, ça chauffe un peu les mains mais je suis vraiment content et je ne vois pas cela comme une corvée. Je vise une clientèle beaucoup plus précise, qui sait ce qu’elle veut. Aller dans un magasin de disques demande du temps, de la patience et donc le client écoute la musique d’une autre façon que quelqu’un qui achète tout en ligne. C’est exactement ce que je fais chaque semaine en allant dans des shops de vinyles et j’y trouve le même plaisir que lorsque j’avais 17 ans.
EC: Home Invasion me fait penser à la démarche de POINT G et d’autres artistes qui lancent des labels pour sortir leurs productions en toute indépendance sur vinyles uniquement. La comparaison est-elle juste ? Home Invasion évoluera-t-il vers des sorties digitales ?
FR: Oui, POINT G en fait partie, mais on peut aussi penser à Djebali, Politics of Dancing, Rue de Plaisance et j’en passe. Un tas de labels Parisiens prennent le temps de faire du vinyle. Alors oui, pour certains y’a un petit côté « hype » et ils se rabattent sur du digital lorsque les ventes sont pas au top mais ceux que je cite poursuivent les mêmes objectifs d’indépendance que moi et ont cette vraie culture du vinyle. Attention, je ne suis pas contre le digital, je pense que la musique doit être disponible sous plusieurs formats mais pour ma part, je préfère vendre un maximum de disques. En plus, tu peux créer un effet de rareté en limitant le nombre de copies et puis t’as toujours ce petit côté authentique et artisanal du produit. Concernant Home Invasion et le digital, je ne suis pas fermé, bien au contraire. On pourrait par exemple imaginer une compile ou un bundle de quelque titres choisis pour les sortir en digital. J’y réfléchis mais ce n’est pas ma priorité.
EC: As-tu le projet de signer des artistes sur Home Invasion ?
FR: Je suis ouvert à tout. J’écoute ce que l’on m’envoie et je signerai probablement des nouveaux artistes mais pour le moment je n’ai pas reçu LA démo ou LE track qui me fait assez vibrer. Dans un premier temps, je reste sur mes productions. Home Invasion, c’est ma nouvelle vitrine donc je dois m’y consacrer a 100%.
EC: Quels sont tes gros projets à venir ?
FR: Alors, tout d’abord j’ai ma résidence Home Invasion 4 fois par ans au Badaboum à Paris où j’ai la chance, depuis deux ans, d’inviter les guests de mon choix. Je reprend donc en octobre avec un artiste qui a un talent fou et qui se produira pour la toute première fois dans la capitale : Tornado Wallace. Sinon, en dehors de l’aventure du label Home Invasion qui suit son cours, j’ai un remix qui devrait bientôt sortir sur Silver Network, le label de Jef K, et j’ai un remix qui vient tout juste de sortir pour Politics of Dancing feat. Hector Morales.
EC: Et une grosse date à l’Iboat le 8 août ?
FR: Exactement !
EC: Alors on se retrouve à bord du bateau bordelais samedi prochain. Merci Franck !