Cette stratégie alternative qui consiste à cibler les facteurs de l’hôte essentiels à la croissance du parasite, pourrait bien limiter l’évolution des parasites résistants aux médicaments et finalement agir comme un barrage contre l’infection. Cette thérapeutique ciblée sur l’hôte, présentée dans le Journal of Experimental Medicine vient d’être appliquée avec succès pour contrer le paludisme. Ce nouveau médicament permet ici de guérir des souris infectées sans effets secondaires évidents, ce qui suggère un nouveau traitement prometteur chez les humains.
Le paludisme, c’est près de 200 millions de nouveaux cas dans le monde chaque année, et environ 500.000 décès, principalement chez des enfants. Plasmodium falciparum est le parasite responsable de la forme la plus mortelle du paludisme. Face aux traitements existants, se développe une résistance préoccupante. Une stratégie alternative qui pourrait limiter l’émergence de cette résistance consisterait à cibler les facteurs de l’hôte requis par le parasite pour sa croissance. Cette stratégie ciblée sur l’hôte a déjà été appliquée avec succès dans d’autres maladies infectieuses, mais jamais pour le paludisme, écrivent les auteurs du Wellcome Trust Sanger Institute (Cambridge, UK).
Ils montrent ici l’efficacité comme antipaludéen, d’un anticorps ciblé contre un récepteur nécessaire à l’invasion du parasite, » basigin « . En 2011, une équipe de l’Institut Wellcome Trust Sanger avait découvert le rôle clé de basigin, nécessaire à l’invasion des globules rouges par le parasite Plasmodium falciparum. L’anticorps qui bloque l’interaction entre basigin et la protéine de parasite PfRH5 s’était déjà montré capable de bloquer l’infection en culture cellulaire, cette nouvelle étude montre la même capacité in vivo, chez la souris infectée. Bref, des données qui démontrent que des anticorps ou d’autres agents thérapeutiques ciblant basigin chez l’hôte pourraient être des traitements efficaces pour les patients infectés par P. falciparum multi-résistant.Adapter le même principe chez l’Homme : Alors que Basigin a également été impliquée dans la progression de certains cancers et maladies du greffon contre l’hôte chez les patients transplantés, il existe déjà des médicaments approuvés capables de bloquer la protéine. Le chemin de la souris à l’homme pourrait donc s’avérer plus simple et plus rapide.
Source: The Journal of Experimental Medicine July 20, 2015 doi:10.1084/jem.20150032 Basigin is a druggable target for host-oriented antimalarial interventions
Plus de 50 étudessur le Paludisme