Oui, toi aussi ami du chocobo, découvres les habitats mongoles grâce à mon désir impératif de faire des rimes moisies ! Humm, euh, pardon.
Bonjour à toutes et à tous ! Voici le retour des chroniques pour découvrir de nouveaux titres et voir comment évoluent d’autres. Avec Japan Expo c’est une avalanche de manga qui s’est écroulée sur la tanière du chocobo (aieuuu !) et ce fut, une fois de plus, difficile de choisir. Certaines œuvres de cette sélection ne font pas l’unanimité d’ailleurs, donc n’hésitez à commenter. Toujours est-il que voici treize titres choisis sur une quarantaine de lectures, avec 6 nouveautés, des tomes 2 et 3 pour confirmer les potentiels et 4 séries plus avancées qui ont réussi leur pari ou qui réserve de bonnes surprises. Coté thématique on obtient : de l’humour, pas mal de trucs un peu flippants mais passionnants, pas mal d’action et de la romance pour contre-balancer puis de la fantasy, du sentai et de l’histoire pour parachever joliment. Le tout en 1000 signes environ, pour aller à l’essentiel… C’est parti !
Les p’tits nouveaux ont des choses à dire ?
Vendu comme spin-off de Dragon Ball, ce one-shot vaut bien plus qu’un simple souhait de nostalgie, et c’est tant mieux. Le lien avec la série mère est amusant et pourrait donner naissance à une autre saga, mais c’est surtout le ton léger et parodique qui se veut séduisant, avec des personnages loufoques et attachants qui évoluent dans un univers totalement anachronique où tout peux arriver. On n’en est pas au point du soleil parlant de Docteur Slump mais on retrouve clairement la fraîcheur des premières heures de DB, où l’on ne se prend jamais trop au sérieux. Un excellent cocktail pour une après-midi de détente.
Autre élément essentiel pour que la charme agisse : Ajin bénéficie de très bons dessins avec un chara-design assez dense, des impressions de vitesse et de puissance toujours bien rendus grâce à une excellente gestion des perspectives. Bref voici un premier tome au pitch accrocheur, bien narré et avec un visuel intense. On a juste envie d’en savoir plus. Notez bien qu’à terme il faudra se montrer patient, car la série sort au rythme de 2 tomes par an au Japon. Rendez-vous le 02/09 pour le second !
Du coté des personnages l’héroïne Suzume, qui débarque de sa campagne, n’est pas forcément la première qui sort du lot mais son oncle chez qui elle va vivre et son très jeune prof d’anglais change plus sensiblement de l’ordinaire, tout comme Yuyuka, une camarade de classe et un drôle de numéro, avec qui les premiers rapports vont être compliqués. Les relations entre personnage est d’ailleurs la 3e arme du titre, elles se dévoilent petit à petit. D’où la parution des 2 tomes dès le départ sans doute, bien vu Kana ! On sort des amourettes trop évidentes pour des choses moins manichéennes, plus complexes et éventuellement problématiques. En résumé : c’est beau, amusant et avec des relations inattendues. Je valide !
C’est d’ailleurs cette mystérieuse personnalité, implacable mais brillante, qui attire notre attention. Jusqu’où cet homme peut aller ? N’aurait-il pas un but plus inavouable que celui d’être un bon professeur ? Tout ça est bien alléchant et on se demande où cette série qui s’achève en neuf tomes veut nous emmener… Il faudra que je me procure le tome 2, déjà sorti, pour en savoir davantage !
Néanmoins, les contractants s’attellent à la tache : ils tuent parfois des cibles bien choisies mais ils doivent aussi faire avec ceux qui vont lui tomber sous la main, car 24H passent très vite quand il faut tuer, donc c’est amis et famille y compris ! Cela dit, le sel de ces histoires réside souvent dans leur chute, dans le piège que le destin vous tend. Dans l’amoralité de la conclusion, aussi. La seule déception est finalement de voir ces récits s’achever si tôt car en refermant le second volume on aurait voulu découvrir une histoire de fond et que l’ange, une jeune fille à couette, nous en dévoiler davantage sur sa mission. A tenter.
Cet étrange duo, aussi bien dans le tempérament de chacun que dans leur relation, rencontre, affronte puis accompagne dans la bataille une peuplade hybride pour mener à bien sa mission de justicier. Si vous rentrez dans le jeu et êtes, comme votre serviteur, amusé et séduit par ces personnages, vous pourrez profiter à fond du combat de titans dans le dernier tiers de ce tome, un duel à la puissance impressionnante, qui me rappellent certains duels au sommet de Gunnm, totalement dans la démesure… Et le tout est servi avec un coup de crayon vraiment bien maîtrisé, pour ne rien gâcher.
Tomes 2 & 3 : je me lève et je confirme !
Ces deux premiers tomes montrent également que ce seinen n’est pas que beau : ils développent un scénario bien pensé et utilisent le background de la saga sans pour autant s’en contenter. On y ajoute par exemple quelques complots mystérieux, un soupçon de revanche et un némésis classique mais efficace qui échangera avec notre héros les classiques punchline de sentai… Et pour finir, cerise sur le héros: des supers bonus avec pages couleurs de toute beauté et un historique de la saga en fin d’ouvrage. Une excellente mise à jour !
6000 #3 de Nokuto KOIKE chez Komikku : le malaise que l’on ressentait dans les premiers chapitres à 6000 mètres sous la mer ne nous a pas quitté. Dans cet immense complexe sous-marin aux dysfonctionnements de plus en plus graves et meurtriers, l’inquiétude a fait place à l’angoisse car il est impossible d’ignorer le monstre qui rode et une folie meurtrière qui se propage à n’importe quel moment et à n’importe qui, dans cette station sans jour ni nuit. Se rapprochant d’une narration et d’un scénario cinématographique, ce titre en 4 tomes s’oriente vers sa conclusion doucement mais sûrement et sans fioriture, ce qui lui permet de conserver son ambiance et de faire monter crescendo l’intérêt du lecteur.
On saluera aussi le talent du dessinateur qui donne aux ombres et à l’obscurité, plus qu’omniprésente, une densité essentielle et caractéristiques des bons films d’horreur. Idem pour le basculement dans la folie des protagonistes. Lors de la sortie du tome 4 fin octobre la série constituera un excellent bloc à avaler d’une traite pour passer une soirée flippante jusqu’aux tréfonds de l’enfer, MUHAHAHAHAHAHAHA !
On ressort de chaque tome comme d’un bon repas, repus, avec quelques doubles pages successives qui ont de quoi ravir les palais les plus difficiles. En plus, comme dans 6000, cette histoire est en 4 tomes et l’intrigue principale se permet d’avancer sans temps mort. Enfin on s’amusera, visuellement, de l’utilisation originale des teintes de gris chez l’auteur : tout est quasiment en noir et blanc, et le gris vient alors signifier les flashbacks ou, plus subtilement, « colorer » un élément ou partie d’un objet clé. Deux tomes et déjà un must have chez les amateurs du monsieur.
« C’est toujours un succès !«
On laisse donc le cerveau de coté pour une lecture purement jouissive qui nous dévoile quelques unes des plus belles bottes secrètes des différents héros : un vrai feu d’artifice pour ce mois de juillet (amusant, non ?). Autre bonne nouvelle avec tous ces coups d’épées, ces sorts lancés et ces balles tirées : l’échiquier évolue et certaines cartes sont redistribuées car des protagonistes tirent leur révérence de manière définitive et quelques faibles survivent, pour mieux se venger plus tard, sans aucun doute. Voilà une partie qui n’en finit plus de nous captiver et de nous surprendre !
Après avoir forgé des amitiés solides et en avoir fait, d’ailleurs, la valeur socle de son histoire, le mangaka décide de soumettre ces liens à la plus grande épreuve qu’elle n’ai jamais connu, nous mettant les nerfs à très rude épreuve : on avale la seconde moitié de ce tome à toute vitesse en sentant monter une impuissance frustrante face à l’injustice qui se prépare. Nous voilà désormais complètement accro de Prisonnier Riku !
Pendant que des personnages secondaires très typés apparaissent et ré-apparaissent régulièrement le temps d’un bonne blague ou vanne (un comique de répétition très efficace ici), le fameux Club dévoile des personnalités riches et que l’on prend plaisir à découvrir, couche après couche. Tous très maladroits socialement ils n’en sont que plus touchants, surtout avec un graphisme simplissime qui joue surtout la carte des émotions en tous genre, qu’elles explosent sur le visage des uns ou demeurent intériorisées et mystérieuses chez les autres. La mangaka, que JDJ avait rencontré à JE l’année dernière, mise donc tous sur des chers protagonistes qu’elle décrit avec beaucoup de simplicité et d’empathie… car ils lui ressemblent sans doute beaucoup !
C’était sans compter sur le nouveau pari ambitieux des deux auteurs qui m’a scotché en fin de volume, ils s’attaquent désormais à notre histoire récente et au 21e siècle. Je ne vous en dis pas plus pour éviter le spoil mais Billy Bat devient une vrai saga sur de multiples générations, toujours plus complexe mais toujours aussi lisible et compréhensible, ne retombant pas ainsi dans les travers de 20th. Plus qu’une bonne série elle devient pour toute personne un peu friande d’histoire et de thriller un vrai modèle du genre, un classique qui vous tient en haleine et qui joue magnifiquement avec votre matière grise… En résumé ? Peut-être bien le manga le plus intelligent actuellement en cours de publication. Peut-être bien.
Et voilà pour ces 13 chroniques. Je pourrais en faire 20, car je lisais hier soir le sympathique Dream Team et Barakamon #10 me fait de l’œil (si si je le vois bien posé là, sur ma table de chevet qui me regarde !) mais ce sera pour la prochaine fournée. D’ici là il y a trois interviews au chaud (dont 2 interviews éditeurs), un papier de chroniques spéciales consacrées à des fins de manga qui m’attendent dans les étagères, quelques vacances à prendre (Au Pays de Galles pour moi, et vous ?) et des lectures à faire et à partager avec vous sur les réseaux sociaux … Et on n’oublie pas le concours photo de l’été bien sûr, je reçois des photos tous les jours c’est bien cool !!!
Une petite photo de la PAL pour se motiver avant de partir : cheeeeesu !