Perturber son horloge biologique, c’est risquer le cancer du sein. C’est à nouveau une association entre le travail de nuit et le risque de cancer du sein qui vient d’être dénoncée par cette étude néerlandaise. Ses conclusions, présentées dans la revue Current Biology rappellent les différents processus permettant d’expliquer cet augmentation du risque.
Plusieurs scenarii ont en effet été suggérés pour expliquer cette association, voire ce lien entre une horloge biologique déréglée et le risque de cancer. Une désynchronisation interne des différents organes et tissus, l’effet de la lumière la nuit et en particulier la suppression de la mélatonine, les troubles du sommeil, les perturbations du mode de vie et la diminution des niveaux de vitamine D en raison du manque de lumière du soleil.
L’étude menée par plusieurs instituts de recherche néerlandais a porté sur des souris génétiquement modifiées modèles de cancer du sein. Tau départ, toutes les souris étaient déficientes en mélatonine, ont été préservées de l’exposition aux rayons du soleil et avaient les mêmes niveaux de vitamine D. Ces souris ont été exposées à un cycle normal de 12 heures de lumière et 12 heures d’obscurité ou bien au même cycle inversé. L’étude montre
· une prise de poids plus importante et un développement plus rapide du cancer du sein chez les souris soumises à un cycle inversé,
· une diminution dans la suppression des tumeurs chez les souris soumises au cycle inversé, en raison de l’extinction de certains gènes permettant d’empêcher les cellules saines de devenir cancéreuses,
· une réduction de 17% du délai de développement des tumeurs du sein chez les souris soumises au cycle inversé vs souris témoins (42,6 semaines vs 50,3 semaines).
· Une poursuite de la perturbation du rythme circadien 7 jours après le retour au cycle normal.
Les chercheurs concluent que l’animal soumis à un cycle inversé subit une augmentation du poids corporel et du risque et du rythme de développement des tumeurs. L’étude, menée certes chez la souris, soutient ainsi les précédentes preuves d’un lien entre travail de nuit et risque de cancer du sein.
Source: Current Biology July 20 2015 DOI : 10.1016/j.cub.2015.06.012 Chronically Alternating Light Cycles Increase Breast Cancer Risk in Mice
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