Des monologues, mais adressés à quelqu’un. Quelqu’un qui ne parle pas votre langue maternelle. Il faut essayer de se faire comprendre. Alors arrive une langue nouvelle, empruntant à la langue d’origine des accents, des sonorités, et s’efforçant de coller au français tel qu’on le parle. Laurent Colomb a écouté ces « assents tranzers » et s’est interrogé sur ce qu’il y avait d’efforts, de persévérance pour aborder les autres, par exemple à la « perfecture ». Ne pas rester « coumanenfan », « coumazandicapi » parce qu’on ignorerait la langue du pays où l’on vit. Il ne s’agit pas de témoignages recueillis au cours d’une enquête, mais bien de textes à lire à voix haute, comme ceux qu’on entend ici et là, sur le marché, dans la rue, à « Gazdou-Rama ». Et si l’on rit à la première écoute, on comprend vite « que chacun il se débrouille de sa tête le noeud de la langue ». Et puis « Y a des mots qui sont des phrases qui sont des mondes ». Ces Autochtonies parlent d’hospitalité.