Auteure : Nadia Coste
Plaisir de lecture :
Vaïn est le cadet de Úrr et en est tout son opposé : il s’avère frêle et maladroit alors que son frère a une musculature développée et réussit tout ce qu’il entreprend. Vaïn est jaloux l’épreuve pour devenir un homme que s’apprête à passer son aîné et le suit « discrètement ». De colère, Úrr le tue mais Vaïn se relève alors, en proie à une étrange malédiction.
Je lis très peu – pour ne pas dire aucun – romans qui se déroulent au Néolithique (plus par défaut que par réel choix, d’ailleurs). C’est la première surprise de ce récit qui se poursuit bien après, jusqu’aux portes de l’Antiquité ; surfant sur des détails historiques. On apprécie aussi le clin d’œil à la légende de la fondation de Rome avec la Louve, Romus et Romulus.
Nadia Coste innove sur le sujet du vampire bien qu’il ne soit jamais nommé ainsi. Le sujet bénéficie d’un traitement intelligent, aux prémices du monde. Il se nourrit de sang, l’ail le rend nauséeux, le soleil le brûle…
Le début du récit fonctionne très bien : on s’attache d’abord à Úrr présenté brillamment et puis on devient empathique à l’égard de Vaïn et de son devenir. Ce dernier est bien campé, aussi bien vis-à-vis de sa personnalité que de son fonctionnement : son raisonnement est tordu, comme altéré parce qu’il traverse. Quelque chose de néfaste se dégage de lui, on a l’impression qu’il se fait ses propres croche-pieds ; on ne souhaite pas s’attacher à ce protagoniste. C’est très réussi question écriture.
En tant que roman initiatique, on ressent particulièrement bien sa solitude et sa recherche. Il traverse les années accompagné de Qu’une Corne, un personnage imaginaire issu du crâne du premier auroch tué qu’il porte comme couvre-chef. Une grande mélancolie se dégage de sa vie, tout comme une certaine brutalité.
Le format one shot convient très bien à l’essence du livre : l’atmosphère particulièrement sombre distribue quelques scènes un peu écœurantes pour mettre en relief une animalité certaine. Cette histoire est plus complexe qu’une rivalité de fratrie car ils deviennent tous deux des ennemis mortels.
Si je n’ai pas adhéré aux personnages (mais je pense foncièrement que c’était expressément voulue par l’auteure), je trouve que ce roman est positivement très étonnant. Il est servi par une illustration très imagée d’Aurélien Police. Conseillé à partir de 15 ans.
« Le premier » de Nadia Coste met en scène la naissance du premier vampire au Néolithique. Bien qu’il ne soit jamais qualifié ainsi, nous le suivons à travers plusieurs années, à la recherche même de son identité. Composé d’un arc en trois parties, cette histoire enveloppée de bestialité met en lumière, par une plume efficace, l’aventure de Vaïn.
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Souvenir de lecture : La couverture promet, le contenu acte.
Dans le chaudron :
¤ Les étranges sœurs Wilcox de Fabrice Colin (vampires et littérature jeunesse)
¤ Roman d’horreur d’Arthur Ténor (pour les premiers frissons)
¤ Série Les Fedeylins de Nadia Coste (tout aussi bien écrit, récit plus doux)
Bazar de la littérature (Melisende), Book en stock (Phooka), Délivrer des livres (Nathalie), Encres & Calames (Sia), Vampirisme (Vladkergan) n’aimeraient pas croiser Vaïn.
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