"Watson, ma prochaine affaire sera celle du con qui dit non, cela vous dit quelque chose?"
Dans aucun des romans de son créateur, Holmes ne prononce cette phrase célèbre: "Élémentaire, mon cher Watson!", c'est une invention de suiveurs, ce nonobstant, c'est une géniale invention.
Sherlock Holmes, comment dire, c'est un peu une institution, c'est le flegme britannique dans toute sa splendeur, le mentaliste par excellence, bref, tout à fait comme moi, sauf que lui n'existe pas....et encore.
Guy Ritchie, comment dire, c'est un peu le bon copain de beuverie qu'on aimerait tous avoir, la coolitude d'un petit voyou à l'anglaise, capable du meilleur (Arnaque, crimes et botanique, ou encore Snatch), du discutable (Revolver), et si vous lui foutez une mémé dans les pieds, capable d'exploser les sphères de la connerie (A la dérive), bon, finalement, comme moi itou, surtout dans la beuverie...quoi que mémé...bref !
Sherlock Holmes, c'est aussi un monde, le 221B Baker Street mythique, le Docteur Watson, ami fidèle et compagnon d'enquêtes, Miss Hudson, Scotland Yard, et ce sacré Lestrade (joué ici par le génial Eddie Marsan), ça sent bon l'ère Victorienne, le pavé claqué par les carrioles et autres berlines, les bars malfamés (ça, ça a perduré d'ailleurs...).
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ici, vous allez découvrir, ou redécouvrir, le détective né sous la plume de Sir Arthur Conan Doyle en 1887 de manière bien moins classique que ce que l'on nous donne à voir d'habitude. Et bien c'est tant mieux !Apparemment, on aurait un peu passé sous silence dans les différentes adaptations dites " sérieuses ", donc exit ici les parodies et autres comédies, que le sieur Holmes aurait eu des velléités de mauvais garçon, plutôt prompt à se battre autant avec ses poings, qu'avec son cerveau ! Une erreur complètement réparée dès lors, puisqu'onretrouve dans le film de Guy Ritchie, un Holmes (Robert Downey Cabotin Jr) mais également un docteur Watson (Jude Baby Sitter Fucker Law) qui ne rechignent pas à taper le coup de poing dans les bas fonds. Il y a dans ce film tous les ingrédients pour passer un moment de décollage total, les acteurs se font plaisir, et ça se voit, les effets et les décors sont superbes et l'image nous aspire dans l'époque, les tons de couleurs sont diablement bien choisis, et on plonge du coup dans cette histoire où Holmes doit déjouer les plans machiavéliques de Lord Blackwood, adepte de magie noire, donc une histoire de facture classique et pourtant habillée admirablement. Les passes modernes, comme la narration ou le montage ne déséquilibrent jamais le film, les dialogues se meuvent aussi dans les vannes rétro faites d'œillades et de sourires en coin, et de quelques bons mots, sans jamais se ringardiser, et pourtant en s'assumant complètement. Au final, l'équilibre est parfait et le voyage terminé, on sort de là sans avoir vu passer les deuxheures et quelques que dure le long métrage, et même avec un arrière goût de trop peu, parce que, Diantre ! Qu'est-ce qu'on était bien embarqué !!
A l'arrivée, Guy Ritchie effectue un retour gagnant, et préparerait même une suite. Qu'il en soit remercié !
Bannister, avec un B comme 221 B, Baker Street.