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Paris 2024 : Les J.O portent-ils la poisse économique ?

Publié le 30 juillet 2015 par Pierre Thivolet @pierrethivolet

Paris 2024 : Les J.O portent-ils la poisse économique ?

A un an des JO, le Brésil dans la crise...


Pas question de ne pas faire cocorico et de ne pas chanter à l’unisson avec tous les porteurs du dossier JO Paris 2024. D’autant plus que toutes les autres candidatures « sérieuses » semblent faire faux bond. Donc, c’est un peu comme l’élection de Platini à la Présidence de la FIFA, les JO à Paris, ça paraît plié. Mais ce n’est pas forcément une bonne nouvelle, les JO à Paris, pas l’élection de Platini !Bien sûr, il y a l’argument économique: Ca va booster l’activité avec des chantiers, du tourisme etc… Et l’on avance l’exemple de Londres, qui affiche des comptes dans le vert, qui a rénové une partie de ses quartiers-est laissés en friche, et qui a boosté son tourisme jusqu’à dépasser Paris comme première destination touristique. Même si en fait les chiffres publiés à Paris comme à Londres ne sont guère fiables, mélangeant tout et n’importe quoi. Ainsi à Paris, on comptabilise les touristes provinciaux, alors que Londres ne compte que les touristes étrangers. Ce qui fait la différence, c’est bien le nombre de nuitées et l’argent dépensé par les touristes, et là, on le sait bien, c’est encore à Londres que l’on vient faire du shopping. Sur ce plan, les JO feront moins que l’ouverture des magasins le Dimanche ! Autre avantage de Londres, contre lequel nous aurons du mal à lutter : Le business que rapportent Kate et William et leurs royal babies. Ce n’est pas faire injure à Anne Hidalgo que de penser que les mugs à son effigie feront toujours moins recette que ceux avec Baby George ou la petite Charlotte : So cute !On nous vend aussi les retombées en terme d’aménagement du territoire, d’infrastructures. Mais un des problèmes français est « Paris et le désert français », l’attractivité de la province, la surconcentration de notre population, de nos forces, de nos richesses dans une seule grande métropole, où la construction de nouvelles infrastructures devient de plus en plus coûteuse. Cela fait cinquante ans que l’on dit qu’il faut décentraliser. Or nous continuons à faire l’inverse du choix allemand ou espagnol. Il est d’ailleurs scandaleux que l’on nous fasse un chantage aux JO pour construire de nouveaux transports ou de nouveaux équipements en région parisienne. Quoi ? Si nous n’acceptons pas les JO, vous ne modernisez pas les RER ? Vous ne construirez pas de piscines ? Il y aussi l’explosion des budgets prévisionnels: Paris 2024 annonce 6 milliards d’euros. On ne sait pas très bien ce que cela représente, mais nous savons que ce sera plus. Forcément. Même si nous n’atteindrons pas les délires de Sotchi ou de Pékin. En revanche, il y a beaucoup d’exemples où les JO semblent porter la poisse. A Athènes bien sûr, où les herbes folles ont envahi une partie des installations olympiques. Les J.O ont sans doute contribué à la faillite que traverse la Grèce aujourd’hui, mais ils ont surtout servi de révélateurs des disfonctionnements du pays, avec notamment la corruption qui a fait évaporer une bonne partie des financements. C’est également ce qui est en train de se passer à Rio, où se dérouleront les JO dans un an. Le Brésil est entré dans la pire récession économique depuis 30 ans, le gouvernement paraît désemparé pour contrer l’inflation, relancer la croissance. Les manifestations se multiplient sur fond de la plus grande affaire de corruption jamais connue par le pays. Car, et c’est une avancée de la démocratie brésilienne, aujourd’hui la justice y est indépendante. Elle enquête sur les principaux dirigeants de Petrobras, le géant du pétrole, mais aussi de toutes les grandes sociétés brésiliennes, notamment celles du BTP. Plusieurs députés et ministres ont été mis en examen ou en prison. Le scandale éclabousse l’actuelle présidente Dilma Rousseff et même Lula, son prédécesseur. Dans un an, les JO à Rio risquent d’être moins « samba » que « Dilma fora », c’est-à-dire « Dilma dehors », une démission souhaitée par 65 % des brésiliens.Alors Paris 2024, est-ce une si bonne idée ? Nous vivons une e-poque formidable.

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