Dans quel état est-elle aujourd'hui, avec la guerre qui fait rage depuis des années... C'est un pays où j'aurais tant aimé aller...
Alep est la deuxième ville de Syrie. Elle comptait 1.694.000 habitants en 2009. Le centre de la ville a été classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco en 1986.
C'est une des plus anciennes villes habitées au monde : elle existe déjà à l'époque paléo-babylonienne (-2004 / -1595), sous le nom de Halab. Des tablettes cunéiformes mentionnent même un centre urbain datant de 5000 ans. Elle est alors la capitale du royaume amorrite du Yamkhad. En -1595, elle est prise par les Hittites et devient une grande étape pour les caravanes entre la Syrie et la Mésopotamie.
Vers -1000 Alep devient la plaque tournante du marché du savon dans le monde connu, position qu'elle garde jusqu'aux temps modernes. En 7-38, elle est rattachée à l'Assyrie sous le nom de Halman. Elle est conquise par Alexandre le Grand en -333 et passe ensuite aux Séleucides, qui la rebaptisent Beroia. Elle est ensuite occupée par les Romains en -65.
En 540, le roi persan sassanide Khosro Ier incendie la ville; que Justinien reprendra et rebâtira.
Elle est conquise par les Arabesen 637. La ville s’étend et de nouveaux remparts sont érigés pour intégrer l’expansion. Les musulmans bâtissent les principaux monuments de la ville : la grande mosquée, en 715, reconstruite en 1129, la Madrassé Halawiyé (école), sur l'emplacement de l'ancienne cathédrale Sainte-Hélène, la citadelle, les souks, les caravansérails.
Le temple d'Hadad dans la vieille ville
Sous les Omeyyades, la ville connaît une certaine stagnation. En 944, elle devient la capitale des Hamdanides. C'est l'âge d'or d'Alep. L'émir Sayf al-Dawla en fait un prestigieux centre littéraire et le point chaud de la lutte entre les musulmans et les byzantins. En 962, Alep est prise et incendiée par Nicéphore Phocas. La ville est reprise et reconstruite mais ne recouvre pas sa splendeur. Elle passe ensuite aux Fatimides puis aux Seldjoukides. Possession du sultanat de Roum, elle est conquise en 1086 par Tutuş, émir de Damas, qui se proclame ensuite sultan seldjoukide de Syrie. À sa mort, ses émirats sont partagés entre ses deux fils, qui se détestent. Il va s'ensuivre une rivalité entre les deux émirats qui va survivre longtemps à l'extinction de la descendance de Tutuş.
En 1098 et 1124, Alep est assiégée par les Croisés, qui échouent devant ses murs. En représailles aux exactions commises par le comte d'Édesse en 1123 dans les environs d'Alep, le cadi de la ville fait détruire le chœur de la plupart des églises et les transforme en mosquées. Lié à Mossoul qui le protège des attaques des Latins, l'émirat se retrouve dans l'empire zengide, avant de devenir le centre du pouvoir de Nur ad-Din.
En 1183, il revient à Saladin et à la dynastie des Ayyoubides. Alep devient alors un grand centre de vie intellectuelle et religieuse ; de nombreuses madrasas y sont élevées ; sa citadelle et ses murailles sont rebâties.
Mosquée d'Abraham, vieille ville
En 1260, Alep est prise par les Mongols avant d'être reprise par les Mamelouks en 1317. La ville renaît au XVe siècle pour devenir une grande place commerciale entre l'Orient et l'Occident, pratiquant surtout le commerce de la soie.
En 1516, elle est annexée par l'Empire ottoman, qui la conservera jusqu'en 1918. Au XVIIe siècle, la ville est la troisième de l'Empire avec 120.000 habitants.
En 1682, dans son ouvrage Théâtre de la Turquie, où sont représentées les choses les plus remarquables qui s'y passent…, le missionnaire Michel Febvre décrit une ville cosmopolite où quatorze religions différentes cohabitent formant autant de nations et de langues.
À partir du XVIIe siècle, la ville connaît de nombreuses mutations. Le déclin des voies commerciales terrestres entre l'Extrême-Orient et le Proche-Orient entraîne celui de la ville.
Le XIXe siècle est particulièrement troublé à cause du déclin de l'Empire ottoman. Entre 1812 et 1819, la ville est occupée par les janissaires révoltés. En 1822, Alep subit des destructions à la suite d'un séisme. En 1832, la ville passe sous administration égyptienne comme toute la Syrie. Les tensions entre les communautés sont exacerbées. En 1860, a lieu un pogrom antichrétien. Alep joue un certain rôle dans la renaissance arabe : c'est d'Alep qu'est originaire le grand réformateur al-Kawakibi. À la fin du XIXe siècle, la ville se modernise et la périphérie se développe. Cependant, jusqu’en 1940, le tissu historique reste presque intact, une majorité des Alepins continuant d’y vivre.
Mosquée Khusruwiyah, période ottomane
En décembre 1947, le pogrom d'Alep, une émeute antisémite, éclate dans la ville faisant 75 morts et de nombreuses destruction dans la communauté juive locale.
Enlevée aux Turcs par les Britanniques en octobre 1918, la ville est placée avec la Syrie sous mandat français. Elle est l'éphémère capitale de l'État d'Alep entre 1920 et 1925. La Syrie prend alors son indépendance.
En août 2012, l'armée syrienne libre décide de combattre le régime syrien à Alep pour essayer de faire tomber le nord de la Syrie du côté de l'opposition. Pendant l'été, elle est le théâtre d'une violente bataille opposant les forces loyalistes aux rebelles. Les rebelles disent alors contrôler la moitié de la ville et l'armée syrienne bombarde leur position avant une importante offensive devant mobiliser 20.000 soldats, contre 4000 à 8000 rebelles. En 2014, divers camps se disputant par les armes la ville, celle-ci est toujours en guerre...
D'après Wikipédia