Marine Le Pen et son père se regardent en chiens de faïence (voir photo)

Publié le 29 juillet 2015 par Gezale

Ceux et celles qui lisent ce blog savent ce que je pense de l’idéologie et des méthodes du Front national. Ce parti d’extrême droite ne répond à aucun des critères en faisant un parti démocratique s’inscrivant sincèrement dans les fondements constitutionnels de notre République. Certes, le FN n’est pas interdit. Certes, ses dirigeants et ses « cadres » se présentent aux élections et obtiennent (trop) des voix et des élus (trop). Si l’on considère que le suffrage universel est notre maître à tous, il faut bien se résoudre à l’acceptation des verdicts électoraux même et surtout quand ils ne nous conviennent pas. Faisons avec.
Il se trouve qu’après des années de « bons et loyaux » services, Jean-Marie Le Pen, président fondateur du FN et figure emblématique de ce parti a été nommé président d’honneur. Comme dans les sociétés de pêche ou les clubs de pétanque, les anciens présidents se voient affublés du titre de président honoraire. Sauf qu’au FN, les poissons qu’on veut attraper ne sont pas des carpes. Marine Le Pen veut le pouvoir (grâce aux électeurs) et s’en donne les moyens. Aussi a-t-elle décidé d’organiser un congrès «postal» afin d’évincer son père qui non seulement lui fait de l’ombre mais continue de sévir en répétant ses blagues antisémites ou salaces. A tort ou à raison, Marine Le Pen et ses conseillers politiques considèrent que JMLP n’a plus sa place au FN ni ne peut être un porte-parole reconnu du parti. Dans une formation au sein de laquelle le culte de chef ne se discute pas, il n’y évidemment pas de place pour deux.
A moins, à moins…qu’on ne comprenne rien à ce qui se passe au FN et que le problème soit ailleurs que là où on veut nous emmener. Sans faire de la psychanalyse de bazar, il est évident que les liens entre un père et sa fille sont singuliers. A plus forte raison quand la fille veut tuer le père, même symboliquement. J’ai l’impression que la raison invoquée par fi-fille pour virer papa — les saillies antisémites — est surtout un prétexte bien utile et bien vu par les médias. S’agissant des électeurs, on ignore quelle sera leur réaction lors des élections régionales de décembre surtout si Le Pen-père met sa menace de présenter des listes autonomes à exécution.
En fait, le Front national devient un parti comme les autres. Les luttes de pouvoir comme à l’ex-UMP ou au PS y sont féroces. Il le faut pour que Jean-Marie Le Pen aille chercher le soutien des juges (ils lui ont donné raison à trois reprises) afin de conserver son titre honorifique et menace sa fille de représailles impitoyables. Ce que ne peut avaler JMLP, c’est aussi la couleuvre Filippot. Le bras droit de Marine Le Pen travaille à l’élimination d’un homme considéré comme dangereux pour l’image du parti et surtout très hostile à l’homosexualité. Chez les anciens paras, comme l’était Le Pen en Algérie, on ne plaisante pas avec la virilité…forcément la panacée des hétérosexuels. Sinon vous êtes « une tapette » comme le disent les homophobes.
Le fait est que pour la première fois depuis longtemps, le FN affronte une forte bourrasque. Ce malaise se traduira-t-il par un changement de ligne politique et une éradication des vieilles barbes comme Gollnisch, fidèle suppôt de JMLP ? En attendant, laissons la justice continuer son travail sur un autre front : le financement des campagnes électorales. Des responsables de Riwal (1) sont dans la tourmente. Des gens sont déjà mis en examen. A qui le tour ?
(1) Du nom d’une société chargée des documents électoraux du FN.