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La grande inconnue

Par Sukie

C'est étrange de se dire qu'on va devenir parents alors qu'on ne se sent pas soi même tout à fait adulte. Qu'on va devenir responsable de quelqu'un alors que certains jours c'est difficile d'être responsable tout court.

N'est-on jamais parfaitement prêt? A nos propres questions existentielles vont s'ajouter toutes les interrogations liées à cet enfant qui va grandir, s'épanouir, se rebeller, nous aimer, certainement nous détester souvent. Il va falloir faire de la place, énormement de place à ce nouvel arrivant.

J'essaie de ne pas trop me projeter car je n'y connais rien. Je ne sais pas (encore) ce que c'est d'être parent et ce serait ridicule d'avoir une vision figée de la parentalité avant même de la vivre. On verra bien. On fera de notre mieux pour qu'il soit heureux, sans oublier d'être heureux nous aussi.

Ce à quoi je pense parfois, c'est au genre de vie que j'aimerais qu'on ait à trois. Celle que je vais devenir après le bouleversement d'un équilibre jusqu'ici maintenu par deux individus. Je réfléchis à l'impact qu'il aura sur notre quotidien parce que je n'aimerais pas qu'il devienne une excuse. Une excuse pour s'enliser dans l'immobilisme car je peux être comme ça. J'ai le syndrôme du " j'attends que les choses tombent du ciel ". Une championne du sur place et de la procrastination. Je crois aux miracles et à la chance insensée. Je me dis qu'avec un enfant, ça peut empirer.

Ca fait déjà plusieurs années que j'ai envie de me réorienter professionnellement. J'ai envie de continuer d'explorer ça, de trouver des solutions, de ne pas mettre cette envie entre parenthèse, par peur de ne pas pouvoir payer les couches ou la crèche à la fin du mois. Je suis convaincue qu'il est plus difficile de rendre son gamin heureux lorsqu'on ne l'est pas soi-même. Je vois bien comment je peux être chiante avec mon mec après une journée de frustration professionnelle. Il n'y a rien de pire que ce sentiment d'être capable de changer les choses et de ne pas se donner les moyens de le faire. Et puis tu finis toujours par passer tes nerfs sur l'autre.

Souvent, on réfléchit aussi à notre prochaine destination. Londres pour encore combien de temps, où aller après, que faire dans dix ans? On en sait rien. On ne veut pas se dire qu'avec un gamin c'est plus chiant. Un gamin c'est pas plus chiant que le reste de la famille. Si je n'ai pas l'envie immédiate de m'exiler à l'autre bout du monde, c'est aussi parce que j'ai besoin d'être à proximité de la mienne. Je crois qu'un gamin c'est toujours plus flexible qu'un parent malade.

J'espère qu'on continuera de voyager beaucoup, qu'on rira beaucoup, qu'on écoutera beaucoup de merdes à la radio lors de roadtrips complétement fous. J'espère qu'on s'amusera bien et qu'on sera des gens épanouis, autant au niveau individuel, qu'en tant que couple ou qu'entité familiale. Ca doit certainement être possible.

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