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Un club échangiste suspecté de prostitution

Publié le 05 juin 2008 par Chictype

SAINT-ANDRÉ. Perquisition et interpellations au sein d’un club échangiste, l’Anthurium, étaient au menu des gendarmes de la section recherche de la caserne Vérines, hier matin. Trois personnes, dont les gérants du club privé, soupçonnés de proxénétisme, ont été placés en garde à vue.

Qui vient au club ce matin ? L’imprévu, c’est sans doute de cette façon que les gérants du club privé l’Anthurium ont vécu, hier à la mi-matinée, l’intervention des enquêteurs de la section recherche de la caserne Vérines. Etablissement de relaxation, c’est « Chloé Spa » le matin, à plat ventre le soir dans sa version Anthurium. Chemin Lagourgue, à Saint-André, une coquette demeure, cachée derrière une épaisse barrière naturelle composée de plantes vertes. La demeure, en dur en réalité, présente l’apparence d’une case créole grâce à sa façade en bardeaux. L’objectif des enquêteurs consiste justement à aller au-delà de l’apparence affichée tant sur le site internet du club privé que sur l’enseigne du club. Le gérant, de l’Anthurium, que l’on nommera pour l’heure J. B., affiche en effet sans ambiguïté aucune son ambition : « 1er club libertin dans l’Est « . D’ailleurs, pour fêter en 2007 sa première année d’existence, les responsables n’ont pas fait dans la dentelle. Il y a ceux qui optent pour les petits plats dans les grands et il y a ceux qui veulent quelque chose « d’inoubliable avec 42 couples, Miss Fellation, strip-tease très chaud « . De façon plus classique, le programme habituel de la semaine est décliné ainsi : du lundi au jeudi, l’Anthurium fonctionne dans sa version bar à hôtesses en soirée ; à partir du vendredi, soirée mixte et, le samedi, soirée couples. Au menu du week-end, échangisme, « mélangisme »…

“Je voudrais savoir : ça signifie quoi « Avec supplément » ?”

L’accès aux soirées se veut sélectif : « … Nous réservons l’entrée à une clientèle raffinée… » et ayant une bourse solide, serait-on tenté d’ajouter, à 100 voire 120 euros la bouteille. Néanmoins, de toute évidence, les gendarmes de la section recherche ne s’intéressent pas aux mœurs sexuelles « non conformistes » du Club Anthurium mais à la possible exploitation de personnes vulnérables, c’est-à-dire à la prostitution de femmes. Sous couvert de bar à hôtesses ou encore de club échangiste, les gérants de l’Anthurium se livrent-ils en réalité au proxénétisme ? Pour l’heure, du côté des militaires de la section recherche de la caserne Vérines, c’est le mutisme. Ils agissent sur commission rogatoire du juge d’instruction Yann Boucharé. Du côté du parquet, le vice-procureur Dominique Auter confirme la garde à vue de trois personnes dont une femme dans le cadre d’une enquête sur des suspicions de prostitution. Mais il va de soi que les enquêteurs ont mené les opérations adéquates avant de déclencher les opérations d’hier matin. Ce travail préliminaire a dû se décliner par des écoutes téléphoniques, un classique. Le club privé a été sans aucun doute mis sous surveillance également, sans oublier le site internet de l’Anthurium et son forum. La section recherche de la gendarmerie dispose de matériels performants et de personnels compétents dans le domaine de la cybercriminalité. D’ailleurs, on notera une question intéressée sur le forum du club privé : « Bonsoir, je voulais juste poser une question au sujet du bar à hôtesses : qui sont ces hôtesses (des femmes libertines aussi ?) et elles nous guident mais exactement ça signifie quoi « Avec supplément » ? Comment se déroule la soirée en leur compagnie ? Bref, j’aurais aimé une explication plus détaillée… », demandait récemment un internaute. Les premiers éléments de réponse doivent s’afficher depuis hier matin sur les écrans des ordinateurs des enquêteurs. Ils disposent du fichier clients du club privé, du témoignage des hôtesses qui ont défilé à la caserne Vérines, ou encore de celui de certains clients. Les gendarmes s’orientent-ils vers une affaire similaire à celle du Champs (lire par ailleurs) ? Une procédure dans laquelle le couple de gérants du bar à hôtesses dionysien, Raymond et Stéphanie Château, avait été condamné à de la prison avec sursis et à une amende pour corruption de mineures. Ils avaient employé des jeunes filles malgaches mineures. Dans le cadre de l’Anthurium, aucune conclusion hâtive ne peut être tirée pour le moment. Les enquêteurs ont entre leurs mains les trois principaux protagonistes de cette procédure où il n’est pas uniquement question de « fesses 2 rêve » ou encore de « fleurs de lotus », mais peut-être de commerce de femmes

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