Bien des années plus tard j’ai découvert BREAKING BAD. In Ugo I trust, son goût est aussi sûr que celui de son père, je lui dois cette belle rencontre qui aura duré presque 42 jours de boulimie, 6 semaines pour m’ingurgiter sans gavage les 62 épisodes de la série. J’ai acheté les 5 Blu Ray d’occasion, intégrale de BREAKING BAD, sur LEBONCOIN au début du mois de juin 2015 à une époque où j’étais dépressif. MAD MEN venait d’arriver à ma fin (clic).
BREAKING BAD ou l’histoire d’un prof de chimie brillantissime, Walter White, qui a raté sa vie professionnelle, atteint d’un cancer incurable, il décide pour assurer l’avenir de sa famille et sortir de son rôle de looser de fabriquer de la méthamphétamine bleue hyperpure, une sorte de coca-cola de la dope qui le rendra très riche. Très méchant. Pris dans un engrenage il devient un baron de la drogue surnommé Heisenberg. L’histoire d’un homme sans histoires qui se transforme en criminel taille patron.
Dis comme ça c’est tout plat, je sais. Alors si vous voulez comprendre l’essence de la série, comment les auteurs dont Vince Gilligan ont fait d’un brave type, SCARFACE, lisez ces 2 interviews ici (clic) et là (clic) dans TELERAMA.
Le 1er épisode de la saison 1 est étourdissant, brillant, original, dopé à l’adrénaline, surprenant, décalé, à l’image des 5 saisons qui se sont succédées et c’est ça qui est fort. Toutes les saisons ne sont pas d’un niveau égal mais l’ensemble mis bout à bout forme un tout cohérent, fluide, et addictif. L’épisode final se ponctue par une touche TARANTINESQUE (NDLR : adjectif tiré du substantif TARANTINO), ça dégomme à tout va comme sur un stand de foire, tous ces néo-nazis qui se font sulfater c’en est jouissif. Et Jesse qui s’échappe et survit…. Les acteurs sont excellents, la réalisation est inventive et très soignée, certains plans sont sublimes avec un gros travail sur l’image vue comme une peinture, une fresque. La psychologie des personnages, leur évolution au fil des saisons est saisissante, juste, Jesse, Saul, Hank, Marie, Skyler, Gus… mention spéciale pour l’avocat Saul (Better call Saul) qui a déjà engendré une nouvelle série.
Au fil de la série le gentil Walter White s’est mué en mafieux sans état d’âme, la cause familiale s’est métamorphosée en un personnage en quête d’auteur, un homme qui veut vivre sa vie sans limite et sans peur. Celui que vous adorerez détester ou pleurer, comme Ugo qui ne s’est toujours pas remis de sa mort. Il est le Vince Gilligan de notre famille…
Où étiez-vous, quand vous avez écrit ce mot, « Fin » ?
C’était un après-midi. J’étais à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, dans mon appartement, que les fans de Breaking Bad connaissent par cœur, parce qu’il apparaît dans la série – il a servi de décor au « condo » que Walter White habitait quand il était séparé de sa femme Skyler. J’étais assis avec mon ordinateur portable à la table ronde, une table qui apparaît dans pas mal de plans de la série, en face du bar de la cuisine. Il devait être quelque chose comme 2h ou 3h de l’après-midi et j’écoutais de la musique sur mon iPod, je ne me souviens plus de la chanson mais, soudain, j’avais fini mon scénario. Je ne me souviens pas d’un sentiment d’effort particulier, juste de la tristesse. Pas de la tristesse tragique, déchirante, mais une douce mélancolie, qui m’a ému.
Allez découvrir BREAKING BAD par tous moyens légaux ou illégaux et surtout, ne jetez pas de pizza sur la maison de Walter White (clic).