La Mairie de Paris a présenté le 24 juillet dernier le DNA (Dispositif National d'Accueil).
Ce dispositif a peut-être permis d'accueillir depuis son lancement en juin 1020 migrants, mais quand ? En juin ? Pour tout ceux qui lisent à minima la presse et/ou sont préoccupés par le sort réservé aux migrants, c'est une surprise...
Il aurait permis de " loger " - lisez proposer une solution d'hébergement à la nuit ou pour quelques jours - 1020 migrants. S'agit-il de personnes distinctes ou ce chiffre correspond-il à 1020 places d'hébergement " proposées ", qu'elles soient acceptées ou non aux migrants pourchassés de lieu en lieu (lire les articles de juin-juillet) ?
Nous sommes ravis de voir que la mairie reconnait que l'hébergement dans des hôtels était une erreur. Mais cette erreur persiste pourtant pour d'autres populations telles que les familles roms et d'autres... Qui d'ailleurs sont nombreuses à ne plus en bénéficier depuis le printemps... Ah, celle politique du thermomètre !C'est d'ailleurs sûrement pour cette raison que la France expulse à tour de bras cet été autant de familles roms ou de réfugiés des camps de fortune... Et que le 115 continue de ne pas répondre au téléphone aux personnes qui passent des heures à les appeler sans qu'aucune solution ne leur soit proposée, soit " par manque de place ", soit tout simplement par absence de réponse aux appels...
Voir plus haut... Car la plupart des migrants évacués (nous dirons plus justement expulsés) de La Chapelle, de Pajol et d'ailleurs sont majoritairement les mêmes ! Beaucoup se sont vus proposer des hébergements - temporaires - dans des centres d'hébergement sur des quotas de place habituellement proposés à des sans-abris qui du coup se retrouvent sans rien : lire le communiqué de presse de la Mairie de Nanterre du 12 juin... Il ne serait pas inutile de préciser ou se trouveraient les nouveaux bâtiments mobilisés...Et puis interrogeons-nous également sur le sort des quelques 250 migrants qui se trouvent actuellement sur les trottoirs de la rue Pajol.
Dont ceux qui étaient sur place savent fort bien que les migrants sont revenus très rapidement... La mairie de Paris se montre obstinément autiste à cet égard... Les démarches de demande d'asile ne sont pas simples à effectuer. De nombreux bénévoles ou soutiens qui ont accompagné les migrants témoignent qu'on leur remet des documents à remplir : ils sont rédigés en français. Qui les aide à en comprendre les termes et à y donner réponse ?Les personnes qui sont sorties du dispositif - pour certaines avant même d'y entrer, vue les conditions - seraient parties dans un centre d'accueil ? Auraient quitté le territoire ? On ne sait pas à quoi correspondent ces informations floues dans la réalité...
Si les migrants reviennent là où il y a des groupes constitués - Pajol ou ailleurs - c'est tout simplement parce que l'hébergement d'urgence à ses limites qui commencent aux besoin de s'alimenter, de se soigner, de se rassembler pour mettre en commun les solidarités et l'amitié. En juin, des élus, des bénévoles et des militants ont aussi été brusquement encerclés par des hordes (pour une fois que ce terme est utilisé autrement que pour désigner les migrants qui viennent se réfugier en France...) de CRS qui ont procédé à des interpellations d'une rare violence.Certes, certains activistes ont entrainé les migrants dans des situations dangereuses - qui auraient été décidées en " AG " - sans bien entendu leur donner tous les tenants et aboutissements... Tentatives d'entrées en force dans l'église Saint-Bernard, aux gymnases rue Pajol et avenue Jean Jaurès, dans l'ancienne caserne de pompiers rue de l'Acqueduc. Nous nous sommes désolidarisés de ces actions qui étaient pour certaines à nos yeux des instrumentalisations.
Migrants africains, roms, etc. On a bien compris que les camps devaient disparaître. Mais à qui fera-t-on croire qu'il s'agisse d'autre chose que de leur demander de devenir invisibles ?Ah, si les migrants pouvaient disparaître sous le bitume !
Il faut excuser notre scepticisme : nous nous demandons ou, pour combien de temps et dans quelles conditions ceux qui sont à Pajol, à la gare d'Austerlitz, au square Jessaint, au Camp de La Folie ou à l'ancien village d'insertion de Saint-Ouen et tous les autres en France vont pouvoir être pris en charge conformément à la circulaire interministérielle de 2012 jamais respectée...
Extraits tirés de l'article publié le 24 07 2015 sur FranceTVinfo