Pour la dernière fois de l’été, le rendez-vous est donné au théâtre antique de Fourvière pour le concert de Robert Plant and the Sensational Space Shifters, le coup de cœur de Toute Ouïe. Coup de cœur pour son immense carrière et son insatiable envie de toucher à toutes les sonorités. Mais trêve de blabla, on est là pour revenir sur la soirée !
Il est 21h30. On commence à se dire qu’il n’y aura pas de 1ère partie vu l’heure et comme ça, on aura droit à 2h30 de Robert Plant. Petite déconvenue : il y a bien une première partie : Don Cavalli. On a rien contre le monsieur mais ça retarde notre rencontre avec Robert et nous ôte l’espoir d’un long concert. (Pourquoi commencer la soirée aussi tard ?!) Ceci dit, Don Cavalli, c’est du blues sympathique même si on a vite l’impression d’entendre toujours la même chanson. Enfin, c’est loin d’être la pire première partie de l’histoire de Fourvière.
22h30. Le véritable concert peut commencer. Accompagné de ses non moins impressionnants Sensational Space Shifters, Robert Plant arrive en souriant, cheveux au vent. De la fosse, on a l’impression que le son est mal réglé, ou du moins pas fort du tout. On entend pas toujours bien la voix du monsieur ce qui est un peu dommage, mais ce n’est pas l’impression que les gens en gradins (n’est-ce pas Mezz ?!) ont eu. Enfin, on oublie vite ces petits détails et on se plonge vite dans l’ambiance de la soirée, entre standards de Led Zep et musique du monde (Mississippi, Irlande, Afrique…). Le dernier album de Robert Plant and the Sensational Space Shifters est évidemment une petite perle musicale de 2014 et on pourra en entendre quelques morceaux dont Little Maggie, notre préférée avec un Robert s’essayant même à la gigue un court instant.
Mais là où tout le monde réagit, ce sont évidemment les tubes de Led Zeppelin, comme Trampled Under Foot qui ouvre le bal, Black Dog ou Dazed and Confused revisités pour l’occasion. On ne parle pas de Whole Lotta Love, exécutée en mashup multiple absolument démentiel qui aurait mérité un jet de coussins encore bannis de la soirée (Wanted : où sont les coussins ?! On s’inquiète !). On est aux anges et on ne voit pas le temps passer.
La voix de Plant est magnifique, nous file des frissons. Les Sensational Space Shifters sont aussi impressionnants à regarder jouer. Mention spéciale au guitariste… Robert Plant nous grati fie de petites blagues entre les morceaux et prend sérieusement plaisir sur scène. C’est chouette à voir. Mais toutes les bonnes choses ont malheureusement une fin. On aurait pris bien 1h de plus nous ! Et on dirait que Robert aussi… Non mais, commencez plus tôt la prochaine fois !!
Enfin, si on se plaint parce que c’est pas assez long, c’est que c’était un sacré concert (ou concert sacré, au choix). Ah Robert Plant, quelle belle façon de finir juillet et nos Nuits de Fourvière 2015. A l’année prochaine !
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Qu’en ont pensé les gagnants du concours :
Nawel :
Déjà un grand merci à Toute Ouïe et aux Nuits de Fourvière! Le plus difficile avec ce festival… c’est d’être raisonnable! Après avoir craqué pour Björk et Florence + The Machine, j’étais un peu dégoûtée de passer à côté de Robert Plant. Du coup gagner le concours était la cerise sur le gâteau. Pour être honnête, je ne suis pas une fine connaisseuse de Led Zep, encore moins des projets solos de Robert Plant. Musicalement, c’est impeccable. Et surtout surprenant. Les titres de Led Zep ne sont pas là en copié-collé pour satisfaire la foule. Ils sont enrichis, retravaillés, complètement remaniés. Et ça, c’est balèze. On oublie progressivement l’icône qui aurait pu jouer dans la facilité, et on écoute attentivement l’artiste qui cherche encore à se renouveler, à se frotter à des influences musicales inattendues… « Ecoute, écoute! »: c’est ce qu’il dit à son public. Une autre preuve de son grand talent, c’est aussi de ne pas prendre son public pour de simples consommateurs/receveurs mais comme de vrais amateurs de musique, des curieux qui veulent aller plus loin… Robert Plant est une vraie leçon d’humilité et de générosité. Ravie d’avoir pu aussi dépasser mes propres représentations sur le bonhomme. Un de ces concerts qui restera marqué dans mon esprit, pas pour la légende mais pour le « pote » hyper généreux qui a rendu nos oreilles plus curieuses hier soir.
JPB :
Dès Trampled under foot je savais que ça ne m’aurait pas dérangé de payer les places. Les Nuits de Fourvière sont vraiment un cadre magique pour découvrir ce dieu, cette légende de la musique. Merci Toute Ouïe pour m’avoir débouché les oreilles !
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D’autres rédacteurs de Toute Ouïe étaient de la partie – en fait, ils étaient tous là !
eVe :
Après les avoir vus aux Eurockéennes 2014, j’ai pas pu résister aux sirènes de Robert. Quelles douces sirènes. Même si on n’a pas eu Babe I’m Gonna Leave You, c’était encore un moment absolument magique.
Mezz :
Le papy rocker a volé mon cœur.
Roublard :
On pourrait toujours trouver de quoi planter Robert, mais le vieux lion a, lui, su se mettre à la page et donner tout plein d’amour à un public ravi de s’envoyer en l’air, que ce soit en zeppelin ou avec les chansons shamaniques en solo de notre papy. Il faudrait tout un dictionnaire pour parler de Robert, et une encyclopédie si on devait évoquer la maestrosité monstrueuse de ces musiciens. Keep it coolin, papy !