La langue d’Hamidou Sall est un voyage qui part du Sénégal, des origines, c’est-à-dire du fleuve, le mayo. Il sait comment la langue française est devenue la sienne, celle de sa famille, celle des siens, celle que Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire ont enrichie de l’oralité d’autres langues. Il sait que la culture grecque a des sources orientales et africaines. Il marche le long des fleuves, Sénégal, Danube, Seine, en compagnie des poètes qu’il a lus, qu’il a côtoyés. Il les cite longuement, Victor Hugo, Adam Mickiewicz, Friederich Hölderlin, Attila József, et d’autres. La liste est ouverte. Et c’est en les rencontrant tous qu’on le rencontre, lui, qu’on découvre sa voix en foulant « le sol de l’aube de (sa) lignée ». Il marche le long des fleuves et des poèmes qui lui ont donné sa mémoire et, plus encore, la mémoire de sa famille et la mémoire des peuples.