Titre original : The Gallows
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Travis Cluff, Chris Lofing
Distribution : Reese Mishler, Pfeifer Brown, Ryan Shoos, Cassidy Gifford…
Genre : Épouvante/Horreur/Found Footage
Date de sortie : 22 juillet 2015
Le Pitch :
Un terrible accident se produit lors de la représentation d’une pièce de théâtre d’un lycée, causant la mort d’un jeune comédien. 20 ans plus tard, des lycéens décident de remonter la même pièce. Ils ne vont pas tarder à se heurter à un fantôme revanchard…
La Critique :
Paranormal Activity, Insidious, Sinister, The Lords of Salem, American Nightmare, ou encore Ouija, le C.V. de Jason Blum, le fondateur de Blumhouse, fait la part belle à l’épouvante et à l’horreur. Dans le lot, du bon, mais aussi du franchement poussif, tant parfois, la recette du producteur démontre d’un opportunisme assez révélateur. Le truc de Blum, c’est d’essayer de s’en tenir à des budgets de moins de 5 millions et de proposer aux acteurs des salaires faisant la part belle aux intéressements sur les bénéfices. Pour Gallows, Jason Blum s’est associé avec une autre boite de production, mais le résultat s’inscrit véritablement dans sa démarche. Dans ce qu’elle peut avoir de plus poussif.
Gallows est un found footage. Filmé en caméra subjective, par une bande de jeunes crétins, il n’apporte non seulement rien de neuf, mais impose une mise en scène éprouvante, car compilant les pires travers inhérents à cette technique censée garantir l’immersion. La caméra bouge dans tous les sens, on ne comprend pas grand chose, les plans ne sont quasiment jamais fixes (si on fait exception de la scène qui sert de bande-annonce, comme par hasard la plus réussie du film) et c’est relativement insupportable. En gros, Gallows n’essaye même pas d’utiliser le found footage pour servir habilement son propos, mais se contente d’enfiler mollement les clichés sans inventivité, ni énergie. Côté mise en scène, rien à sauver. Les deux réalisateurs ne font rien pour se démarquer ou encore pour justifier leurs choix.
Au niveau de l’histoire, ce n’est guère mieux. On nous ressort la sempiternelle malédiction qui voit un fantôme dessouder de jeunes débiles. Sans oublier le twist final ridicule en forme de cerise sur un gâteau assez dégueulasse.Les meurtres s’enchaînent, le manque d’originalité n’a d’égal que le côté illisible de l’action et on se fout éperdument de ce qui peut bien arriver aux personnages. L’empathie s’est faite la malle et fatalement, l’ennui s’invite à la fête assez vite, condamnant Gallows à se diriger dans une voie de garage où se sont déjà échouées de multiples productions du même genre avant lui.
Vous l’aurez compris, le bilan n’est pas brillant. Aucune recherche, aucun soin apporté à quelque niveau que ce soit. Gallows n’aurait d’ailleurs même pas dû bénéficier d’une sortie en salle. Jason Blum nous livre un produit indigent et inutile, qui ne fait jamais peur, qui ne raconte rien de palpitant et qui, formellement parlant, trahit le manque d’investissement de toutes les personnes impliquées. Les comédiens de leur côté, tous débutants, n’arrivent pas à relever le niveau. Au contraire même tant la direction d’acteurs est anecdotique, et leur propension à en faire des caisses, relativement impressionnante.
L’impression d’avoir déjà vu la même chose un nombre incalculable de fois est tout le temps présente. Souvent en mieux d’ailleurs tant des found footages assez similaires comme Grave Encounters par exemple, avaient au moins le mérite d’exploiter correctement leurs postulats de départ, aussi simples soient-ils. Gallows ne sert non seulement à rien, mais il n’est jamais effrayant non plus, si ce n’est par sa nullité croissante.
Faire l’impasse est ainsi grandement recommandé. On oublie… Vite !
@ Gilles Rolland