Agents de voyages Français: Une profession en crise.

La tendance baissière du marché Français ne cesse de s’accentuer plus particulièrement en provenance des TO. Les chiffres du SNAV comme ceux du CETO concordent en ce sens et ceci n’est pas fait pour nous rassurer quand aux attentes de notre destination vis a vis de ce marché traditionnel que d’aucuns pensaient acquis et qui malheureusement est en train de montrer un essoufflement.

Le modèle économique est en pleine mutation et aussi bien les TO que la distribution traditionnelle sont en perte de vitesse par rapport aux nouveaux modes de consommation qui sont aujourd’hui matérialisés par les OTA, les compagnies lowcost et autres portails de réservation.

Avec les événements qui secouent le moyen orient et qui se répercutent malheureusement sur les destinations méditerranéennes telles que la Turquie, la Tunisie, l’Egypte et dans une moindre mesure le Maroc, les TO français ont vu leur champ d’action se rétrécir. Les vagues d’attentats qui se sont succédées depuis le mois de septembre en Algérie, en France, en Tunisie, en Egypte et dernièrement en Turquie ont réussi a créer un climat de terreur mais  également une suspicion sur tout ce qui est arabe ou musulman. L’amalgame a touché tous les pays de la rive sud de la méditerranée et le Maroc ne fait hélas pas exception à la règle.

A tous ceux qui pensaient que ce phénomène était ancré uniquement dans l’esprit des touristes, les commentaires à la dernière chronique de Jean François Rial, via Tourmag.com, sont venus apporter la preuve qu’il touche également l’esprit de certains agents de voyages. Intitulée « Crise dans les pays musulmans : les agents de voyages ne sont pas à la hauteur ! », le prise de parole du patron de « Voyageurs du Monde » est à mon sens un plaidoyer invitant les agents de voyages français à adopter une position courageuse face au terrorisme et continuer à croire à la paix dans le Monde. Il dit que la grande majorité des musulmans pratique leur religion de manière tolérante et ne doivent pas tous être assimilés à des radicaux et que malgré les évènements tragiques qui ont couté la vie à des touristes, il ne faut pas faire l’embargo sur toutes les destinations musulmanes. Savoir évaluer le risque doit faire partie des attributions d’un agent de voyage qui doit pouvoir éclairer ses clients sur la réalité et casser les amalgames.

Apparemment, sa prise de position n’a pas plus à tout le monde et a eu pour effet de déchainer des passions à travers lesquelles, on pourrait déceler une sorte de peur que je n’ose qualifier d’Islamophobie comme certains confrères l’ont ressentie.

Je pense que nous devrions à notre tour modérer ces réactions et les évaluer à leur juste valeur. L’article a été lu par plus de dix mille internautes qu’on suppose être tous des agents de voyages. Il y a une cinquantaine de commentaires dont seulement 5% sont vraiment négatifs et dénotent plus de la terreur que de l’islamophobie. Je peux donc affirmer que 99,99 % des agents de voyages français ne sont pas islamophobes.

Je reste convaincu que nous devons instaurer une confiance réciproque et ne pas céder à la panique. Cela fait des décennies que nous collaborons ensemble et des crises, nous en avons traversées et nous avons toujours su rebondir.

Je rejoins Mr Rial sur plusieurs points, je le félicite pour sa prise de position et le remercie pour son engagement.Nous aurions aimé entendre les autres grands TO français.

Sa réponse aux différents commentaires est on ne peut plus courageuse et confirme une profonde conviction qu’on ne peut que saluer. Oui nous devons tous user de pédagogie pour conjurer les terroristes de tous bords, la peur qu’ils engendrent et par là,  la crise qu’ils instaurent.

Je pense que notre profession traverse une période de doutes qui est due en grande partie aux changements de modes de consommations et dont les derniers évènements n’ont fait qu’amplifier les effets. Ce qui guette la profession c’est la désintermédiation et aujourd’hui en nous impliquant tous pour combattre le terrorisme, en prodiguant conseils et informations, nous imposerons notre raison d’être, non pas des intermédiaires, mais des professionnels auxquels on peut faire confiance et j’ose dire mieux, on doit faire confiance.