C'est pas le tout de prendre plaisir à donner ou recevoir une fessée, depuis l'Antiquité, de nombreux médecins la revendiquent comme curative. C'est à dire qu'elle soigne. Bon... Moi j'pense surtout que les médecins aimaient la donner et qu'ils se cherchent de bonnes excuses, mais en attendant, ça a été pratiqué !
Asclépiade, un médecin grec raconte que les personnes instables psychologiquement, type maniques, bipolaires..., doiventt être fouettées. Pareil pour Sénèque qui explique que la flagellation fait disparaître la fièvre (vraiment, il a dit ça).
Dans le même genre, au Moyen Age, on raconte que la claque sur le cul permet de soigner la " mélancolie érotique ", et toutes les sortes de troubles psychologiques. Tu es triste ? Bim. Tu as un peu trop envie de baiser ? Bim. Pas assez ? Bim bim. Tu as trop faim ? Ou pas assez ? C'est pareil. La fessée stimule. Tous les prétextes sont bons !
La fesse, c'est joli. La fesse, c'est sexy. Arrondie, rebondie et même plate, tout le monde y trouve son compte. La fesse, c'est aussi érogène. Alors forcément, nombreux sont celles et ceux qui veulent exploiter cette partie du corps lors de jeux sexuels.
Après, y'a la petite tape sur les fesses et la grosse claque, ou encore la flagellation avec genre des fouets, des bâtons, des martinets, encore des fouets ou je ne sais quoi d'autres. A vous de juger ce que vous préférez.
A partir du XVIIIème siècle la flagellation devient la pratique du siècle. Est-ce l'influence du marquis de Sade ?
Extrait de Justine ou les malheurs de la vertu du Marquis de Sade (1791) :
" Thérèse,, me dit-il, vous allez cruellement souffrir (il n'avait pas besoin de me le dire, ses yeux me l'annonçaient que trop) ; vous serez fustigée partout [...] il me retourne, me fait m'agenouiller sur le bord d'une chaise dont mes mains doivent tenir le dossier [...] " tu vas être traitée comme la dernière des misérables ". Je reçois à ces mots cinquante coups, mais qui ne prennent que depuis le milieu des épaules jusqu'à la chute des reins exclusivement ".
Mais attention, les femmes ne sont pas les seules à recevoir la fessée. Loin de là. Au XIXème siècle, un très grand nombre de clients demandent à être flagellés dans les maisons de tolérance. Et particulièrement les sportifs selon Pierre Guenole. Il existe aussi tout un système de petites annonces. Bin oui, les annonces ne sont pas là que pour trouver une femme complaisante ou un mari riche. On peut aussi trouver des maîtresses sévères ou une au cul plat à force de recevoir. Mais aussi des relations entre hommes. Un homme a passé cette annonce : " Précepteur sévère et désintéressé offre leçon à élèves arriérés "
Il a reçu en retour plus de trente lettres : En voici trois.
Les coups se succédèrent avec régularité ; Mercedes, dont les tressaillements devenaient plus accentués, poussait tantôt des cris aigus, tant des gémissement plaintifs.
- Je ne te croyais pas si douillette, un coussin si bien capitonné devrait être moins sensible il est vrai que ta peau blonde est d'une remarquable finesse... [...]
A mesure que la flagellation avançait, la croupe plantureuse, d'abord très blanche, puis rosée, prenait une teinte de plus en plus vive...
En 1904, dans L'étrange passion : la flagellation dans les moeurs d'aujourd'hui (Gallica) Pierre Guenole explique que la passion pour le plat de la main ou le fouet n'arrive pas subitement à l'âge adulte. Non. Cela vient de l'enfance. Comme si l'humain avait une sorte de fascination pour la fessée. D'autant plus que la fessée se pratique le plus souvent cul-nu (même les enfants, lorsqu'ils sont corrigés). Pour mieux corriger. Pour mieux marquer de sa main la peau de la personne soumise. Bref, ça érotise le truc, la paire de fesses bien dodue nue et à la vue de tous, ou du moins de son bourreau. Aussi, est-il bien malvenu de fesser en public un enfant de plus de 8 ans. En revanche, entre adultes...
Extrait de Myriem favorite de Don Brennus Aléra (1914)
Elle était seule avec l'homme énergique dont elle rêvait de faire son bourreau. Elle courba la tête sur sa poitrine houleuse et pétrit sa robe sur le coté de ses cuisses, la remontant juste assez pour montrer la boucle de ses jarretelles. [...] Monsieur Tampard [...] appuya sa main sur l'épaule de Mme Germaine et la contraignit à s'incliner si bas que sa croupe gonfla sa robe en une position qui ne faisait plus d'elle qu'un impudent et évasé postérieur. Toujours la maintenant ployée, il passa sa main sous la robe et la combinaison [...] La croupe bondit tout à coup, relevée par une série de claques sèches sous son arrondissement capiteux, puis suivit la courbe du derrière et étala le rouge ardent de la fessée. Les globes jumeaux frétillaient spasmodiquement, leur peau rapidement et chaudement colorée et la fessée s'accentuant, Mlle Germaine se mit à battre en cadence le parquet de ses pieds, tout en criant, mais langoureusement.Les années 1930 c'est un peu l'heure de gloire de la tape sur la fesse féminine. C'est le top de l'érotisme. On retrouve alors de nombreuses cartes postales dont la mise en scène est très claire. Si c'est un peu léger pour les vrais adeptes du sadomasochisme, les libertins de l'époque pratiquent ou rêvent de pratiquer la fessée. On raconte que c'est comme un exutoire. On pratique une violence consentie et érotique pour oublier la Première Guerre. Celle qui a fait tant de morts, de blessés et de gueules cassées. On embelli la violence et les coups, comme si ce n'était qu'un jeu et on oublie la tragique guerre.
Extrait de la Guinguette aux orties de René-Michel Desergy (1936):
Encore aujourd'hui, si tu vas sur youporn ou Xhamster, tu tapes " spanking " et je t'assure que tu seras servi. Manifestement, la fessée a encore de beaux jours devant elle.