« Tout ça parce que les frères Casimir ont découvert par hasard un drôle de filon, une opportunité dans un marché encore inexploité : celui des vieux-qui-ne-se-rappellent-plus. Alors qu’ils étaient en train de cambrioler le château d’un riche industriel à la retraite du nom de Raoul de La Mothe Grébière, ils se sont fait surprendre par le maître des lieux qui, au lieu d’appeler la gendarmerie, leur proposa de racheter le tableau qu’ils avaient dans les bras. Intrigués par le caractère saugrenu de la situation, Grigor se demandait si le vieux ne leur faisait pas un poisson d’avril au mois de novembre. Et puis ce n’est pas gentil de se moquer de deux honnêtes cambrioleurs. Il n’en était rien, le vieux insistait vraiment pour s’offrir sa toile. »
Un lundi sans bruit à Saint-Priest-la-Brume, un endroit oublié du monde dans un petit coin de Creuse un village où il ne se passe rien. Enfin pas ce lundi et lorsque Amédée le scieur de long voit arriver une énorme BMW avec à son bord deux hommes, sorte d’Orang-Outan à l’accent des Balkans, qui recherchent Goguenard le patron de la scierie, Amédée sait que ce lundi ne sera pas comme les autres.
Il faut dire que ce petit village tranquille, comme tous les petits villages tranquilles, cache bien des secrets. Course poursuite sur des départementales à la recherche d’un tableau volé, un carambolage entre un bibliobus et la camionnette du marchand de saucisson, un jeune mime en quête de son passé, et un final bouleversant qui nous replonge en 1943, un lundi, le jour où Saint-Priest-la-Brume aurait pu subir le même sort qu’Oradour-sur-Glane. Tarantino dans la France des régions dialoguée par Frédéric Dard.
Max Férandon écrit profond et léger. Il maitrise son art funambule et manie l’allitération, la métaphore, la litote et quelques pirouettes stylistiques avec bonheur. Férandon a des choses à dire il le fait avec talent. Tarantino en Limousin dialogué par Frédéric Dard, un vrai plaisir de lecture.