L’histoire commence quand le narrateur, un écrivain nommé Paul Aaron, tombe par hasard, dans le journal, sur un article relatant la mort accidentelle d’un inconnu, victime de la bombe qu’il était en train de fabriquer près de sa voiture. Paul devine rapidement qu’il s’agit de son grand ami, Benjamin Sachs, écrivain lui aussi, dont il est sans nouvelle depuis plusieurs mois. Il décide alors d’écrire la biographie de Benjamin, pour expliquer ce qui l’a amené à mourir dans cette explosion. Il n’a que quelques semaines, ou quelques jours pour mener à bien son entreprise, avant que le FBI ne fasse lui aussi le rapprochement…
Nous allons donc plonger dans la vie de Benjamin Sachs et du microcosme new-yorkais qui l’entoure: Maria Turner, une artiste (Auster se serait inspiré de Sophie Calle), Fanny la femme de Sachs, Lillian Stern, Iris l’épouse d’Aaron (prénom inversé de celui de Siri, la femme d’Auster)…
Aaron/Auster, dans un récit accessible, non manichéen, précis et passionnant, va nous donner à comprendre ce qui a pu amener un écrivain new-yorkais à devenir un meurtrier en état de légitime défense, un fugitif, un terroriste. Le récit est traversé par des sentiments forts: l’amour, l’amitié, le désir, le désespoir, le destin, le hasard… Il porte en exergue la critique de l’Etat, forcément corrompu.
Un beau récit, sombre, simple et complexe à la fois, que je recommande.