Une employée mettait en place des boîtes de conserve. Marge Simpson sans la couleur bleue ! Sa coiffure était presque aussi incroyable. Penchée en avant le haut de sa culotte était résolument, franchement, largement et superbement affiché à la vue du chaland arrivant derrière. J'avais jamais vu ça ! "Haribo", une culotte "Haribo". Ça m'a fait saliver. J'ai pensé à des trucs dont je raffole : fraises Tagada, Chamallows, bananes, nounours en guimauve, autres cochonneries, tous les super-dégueu produits "Haribo". Elle sentait bon la fille, la fragrance de son parfum embaumait l'allée. J'ai osé lui parler des ananas bio que je ne trouvais pas. Elle s'est redressée, jeune, grande, mince, un visage ravagé par un sourire enjôleur mais si naturel. Légèrement colorée de peau. Elle m'a dit désolée qu'il n'y en avait pas en ce moment dans leur "mini market". J'ai remercié la fille à la culotte "Haribo", que j'aurai payé cher mais sans nulle grivoiserie, ni arrière pensée salace, pour qu'elle me montre ses bonbons, nounours et autre fraises de polyester.
Suis passé devant un rayon ananas, me suis arrêté, incroyablement rêveur et admiratif par le voyage qu'avaient fait les boîtes que je voyais : "Pineapple-Honolulu", incroyable, des boîtes qui arrivent de Honolulu, après la fille Haribo, quel autre voyage mental !
J'ai renoncé aux ananas, au rayon Fruits & Légumes, j'ai acheté un melon qui s'est révélé être incroyablement bon quand je l'ai mangé en entier dans l'après-midi. J'ai pensé après que j'aurai dû passer au rayon bonbecs pour prendre des "Tagada"... La prochaine fois.
Repensées façon "madeleine proustienne" les boîtes d'ananas du Pacifique m'ont fait trouver sur le Net dans la soirée cette chanson que me chantait par coeur et à si belle voix mon tonton avec lequel j'allais amener le soir - pour qu'elles y passent la nuit - nos quatre vaches dans la forêt... Il chantait très souvent en travaillant, je me souviens de son chant tahitien pour "amener les vaches" qui ricochait sur les grands pins bordant le chemin des "yerts" qui m'émouvait tellement. En ce temps-là il connaissait tout le répertoire de Maria Candido, Trenet, Germaine Montero (notre diva à tous les deux), Brassens qu'il idolâtrait et les poèmes & chansons écrits par Mc Orlan, Prévert, qui étaient ses potes comme il disait...