MONTREUIL (AFP) - Une manifestation pour la libération d'un sans-papiers a dégénéré en face à face tendu mercredi soir devant le commissariat de Montreuil (Seine-Saint-Denis) entre la police et plus de 200 manifestants, dont huit ont été placés en garde à vue.
Sans-papiers: incidents entre manifestants et policiers à Montreuil
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AFP - Jeudi 5 juin, 08h21
Une première charge de police à 19H00 sur une soixantaine de militants du "collectif anti-rafles" de Montreuil a été suivie d'autres charges jusqu'à 23H00, le groupe de manifestants se renforçant au fur et à mesure. La police a fait usage de flash-ball à plusieurs reprises.
Un policier et un manifestant interpellé ont été légèrement blessés, selon la police. La situation s'est progressivement apaisée à partir de 23H30.
Pendant plusieurs heures, la sénatrice-maire Dominique Voynet (Verts), accompagnée de plusieurs élus, écharpes tricolores sorties, s'est interposée et a réclamé la libération des personnes arrêtées. Le député Jean-Pierre Brard (PCF) était également présent.
A 00H30, une centaine de personnes attendaient la sortie, annoncée par Mme Voynet à l'issue d'une entrevue avec le directeur de la Sécurité publique de Seine-Saint-Denis, de six personnes placées en garde à vue pour "délit d'entrave" et "refus de se disperser après sommation".
Pour deux autres manifestants, un sans-papiers soupçonné d'avoir frappé un policier, et un jeune homme qui aurait jeté un projectile, la garde à vue devait se prolonger, a indiqué Mme Voynet aux manifestants.
Ces incidents ont donné lieu à des dégradations à proximité du commissariat et de la mairie, dont des feux de poubelles pendant plusieurs heures à cent mètres du commissariat.
A l'origine, les manifestants protestaient, en bloquant la circulation dans la rue du commissariat, contre l'arrestation dans l'après-midi d'un sans-papiers devant un foyer de travailleurs étrangers, une demi-heure avant un rassemblement prévu devant ce foyer pour dénoncer des "rafles" de sans-papiers.
Pour Mme Voynet, la police "interprète comme du harcèlement et une atteinte à l'ordre public ce que les manifestants considèrent comme une contestation pacifique". La situation s'est radicalisée parce que "depuis plusieurs semaines, la police multiplie les arrestations de sans-papiers", selon Mme Voynet.