Moi, je suis une quille (une quiche ?) en histoire.
Et une quiche en philosophie.
Bref, ce livre avait tout pour me faire pâlir d’ennui.
Mais c’est mal connaître Romain Sardou. Il a cette façon de romancer le plus sérieux des sujets, qui fait qu’on est vite happé par le récit.
Ici, il s’agit d’une œuvre épistolaire, entre Sénèque, oui, celui-là même dont on nous rabattait les oreilles en cours de philo;
et un jeune opposant à Néron, qui se voit obligé de fuir s’il ne veut pas être exécuter.
S’en suit une correspondance calquée sur les « Lettres à Lucilius »qui reprend les pensées de Sénèque, mais qui relate également les péripéties du jeune Marcus.
A travers les mots de son sage ami, il apprendra à être heureux, dans la simplicité.
Morceaux choisi : « si les Dieux nous octroient un lendemain, soyons heureux de le recevoir. Il jouit pleinement de lui-même, et avec sécurité celui qui attend l’aube sans inquiétude. Qui dit le soir : « j’ai vécu » peut dire le matin : « je gagne une journée »
« Tenez-vous en a un plan de vie qui soit aussi profitable au physique qu’au moral;
la nourriture doit apaiser la faim,
la boisson étancher la soif,
le vêtement, préserver du froid,
le logement abriter des intempéries (…)
Méprisez ces excès qu’on appelle ornements et décorations : dites vous que dans l’homme, rien n’est admirable que son âme. »
On croirait un plaidoyer pour le minimalisme moderne, pas vrai ?
Ce livre m’a donné de plonger dans les classiques du genre.
Ovide, Virgile et ses Géorgiques.
Mais aussi de me pencher sur l’histoire de cette époque.
De Romain Sardou (oui oui, le fils du chanteur), j’ai également lu « Pardonnez nos offenses » et « Délivrez-nous du mal ». Il est passionné d’histoire et parvient toujours, par son écriture et le romanesque, à nous intéresser à des sujets pour lesquels on aurait porté aucun intérêt initialement.
Anya