Evan, carnet de bord 'un ange déchu...2

Par Bordierlaurent

Retour par la fontanelle


De là où je suis maintenant, ce paysage sépia que je fais défiler tout autour de moi grise légèrement mon âme. Cet homme en colère sur le parking me rappelle que chaque fin de vie peut sembler injuste, absurde et triste pour certains ; lui m apparut en colère, un autre viendra me questionner avec une paix certaine sans me faire de remarque désobligeante à propos de ma tenue vestimentaire, mais peu importe que je sois vêtu d'un jean ensanglanté ou d'un boubou jaune et noir. Ce qui compte pour moi est de leur faire accepter qu'ils sont de retour chez eux. Ils devraient exulter de joie en sachant que leur mission se termine enfin ! Maudite terre d'expiation !
Ils ne se rendent pas compte que chaque geste compte ici haut ; ainsi qu'ils soient sots, violents, amoureux ou bien encore charitables ; faits et méfaits seront épluchés dans la grande chaussette molle aux ampoules 60 watts ! C'est là que tout se joue ! quant à moi, je ne suis pas grand-chose... juste un conseiller d'orientation pour âmes perdues, esseulées et ne peux que les diriger...
Lorsque je reviens sur terre, je le dis et le répète sans cesse aux hommes que je croise dans les rues
- Lorsque' vous sentirez venir votre dernière heure alors profitez-en pour prier l'ange Evan afin qu'il vienne à vous mes frères, et vous console de vos peines ! Il vous retirera tous ces sacs à dos trop lourds de peines et de douleurs irrémédiables que vous eûtes trainés toutes vos vies sans même un jour espérer vous en débarrasser. Alors, pris d'amour pour eux je leur chante :
- Oooh happy days (oh happy days) when Jésus washed (when Jésus washed) He washed my sins away (oh happy days)

Personnellement, je ne serai jamais un numéro tel Jean-Paul II ou un département comme Jean Paul Sartre...je suis un ange libre et cela n'a rien d'un pléonasme. J'en connais des déchus. Cet homme que j'ai croisé sur le parking du supermarché ne va pas en rester là, je le sais. Personne ne viendra le chercher tant qu'il ne se sera pas débarrassé de sa colère ; de plus il va sûrement tenter de feindre d'accepter son dé cès et s'obstinera (pendant une bonne éternité) d'attraper ses courses afin de les stocker dans le coffre de sa voiture. Nous n'aidons pas les gens butés. (pas les meurtres hein ? !) Nous les laissons seuls un moment et attendons qu'ils se calment, puis les dirigeons enfin vers la lumière. Nos vies sont semblables aux récompenses que l'on avait lorsque nous étions écoliers.

Nous collectons des bons points au travers de nos vies, puis dix de ceux-ci nous récompense d'une image. L'image est cette nouvelle incarnation. L'image de Dieu. Car il est sûrement meilleur et plus agréable de faire le bien plutôt que le mal. D'évoluer que de regresser. Et même si cette terre tourne je ressens en elle comme un sentiment profond de stagnation...est-ce la race humaine qui la ralentit ? je pense.