A J.D -
Tremblant de peur par l'arrivée d'une écrevisse accompagnée d'une algue, je jetai un coup d'œil par-dessus le comptoir lorsque j'aperçus un de ces steaks plats et durs américains. Celui-ci : brulé au cinquième degré et l'on pourrait même parler de suicide dans la friteuse par immolation. Les quelques jolies frites jaunes l'accompagnant ne purent malheureusement relever le niveau de cette assiette à la qualité plus que médiocre. J'impregnai l'ensemble de chilli-ketchup et remerciai le serveur qui s'amusa une dernière fois de symétriser inutilement une pauvre feuille de salade chaude et molle avec mon steak. Nous dînâmes à même le comptoir et discutâmes longuement à propos de la ville de Béatrice ainsi que de ses habitants. Le job que me proposait Malek n'était pas vraiment compliqué ; il suffisait juste d'avoir de bons mollets et une carte de la ville. Je devrai poser quelques panneaux publicitaires en carton - loué ou vendu - dans les jardins de particuliers. Rassuré, j'attaquai mon steak en me disant que ma bonne étoile ne me lâcherai pas, et, malgré la déveine rencontrée lors de ce dernier voyage, j'étais bel et bien là, vivant, à dîner avec un Dieu Égyptien.