
La vie tout autant.
Les deux se sont rencontrés la semaine dernière en Allemagne dans un exercice de relations publiques en compagnie de la chancelière allemande Angela Merkel et ça a frôlé la catastrophe.
Mais comme Angela est un chat qui retombe aussitôt sur ses pieds. Son image aura à peine terni, là où des centaines d'autres politiciens auraient planté face première contre terre.
Rappelons les faits.




"Je comprend, a répondu Merkel, la politique est un sport difficile. Tu est ici devant moi, tu me semble une formidable jeune fille...Tu sais, il y a des milliers et des milliers de réfugiés dans les camps au Liban, on ne peut pas simplement dire à tous "venez tous vivre en Allemagne, vous aussi en Afrique, venez tous chez nous!". on ne pourrait jamais gérer tout ça, la seule chose que l'on peut faire c'est souhaiter que la demande soit traité rapidement, mais il est certain que certains devront repartir..."

Quelques instants plus tard, le visage de Merkel est devenu maternel.
C'est que la jeune Sahwil fondait en larmes.
Le désespoir plein les poumons.

"Oh mon Dieu!...mais tu étais vraiment excellente!" Merkel était visiblement impressionnée par la maitrise de l'Allemand de cette jeune palestinienne qui n'en parlait, ni n'en comprenait pas un seul mot, 4 ans auparavant et c'est Merkel elle-même qui l'avait poussé sur le sujet de conversation de la famille de la jeune fille. Pour la faire parler davantage et pour continuer à s'émerveiller de cette réussite de l'émigration qui tout d'un coup s'avérait une morsure.

"Ce n'est pas une question d'être excellente ou non a enchaîné le même modérateur que plus tôt, mal-à-l'aise tandis que l'autre modérateur voulait entrer six pieds sous terre, c'est plutôt une situation totalement angoissante..."

"Je sais très bien qu'il s'agit d'une situation insupportable! Voilà pourquoi je lui fait une caresse (einmal streicheln). " On imagine que Merkel lui a envoyé son poing au nez en arrière-scène plus tard.
Cette phrase a rajouté à l'inconfort puisque einmal streicheln en allemand est aussi inadéquat que de dire tapette au lieu de gay. On utilise le terme allemand pour parler d'un animal qu'on irait flatter, ce que Merkel a aussi fait en lui flattant le bras, pendant que la voisine de la petite fille la serrait dans ses bras pour la consoler et que le blondinet sur l'autre côté lui tendait un mouchoir.

La scène a fait le tour du web et a fait beaucoup de bruit en Allemagne. L'échange dure 11 minutes au total. Plusieurs ont trouvé Merkel froide et insensible, la plupart ont trouvé qu'elle avait répondu franchement, sans détour et sans langue de bois, la jeune Reem elle-même a préféré une réponse comme elle a eu qu'une réponse abstraite et vaseuse.

Très peu de pays dans le monde sont pure dans l'immigration. Il y a toujours une ligne à tracer et c'est TOUJOURS la chose la plus difficile à faire dans ce ministère. Qui reste? qui part? Pourquoi?. Ça tient parfois de la courte paille.

Elle n'est pas bonne à l'école, elle est parfaite.
Elle ne marche jamais sans aide toutefois, boîtant beaucoup.

Elle est un tel modèle de réussite d'intégration que le maire de Rostock s'est empressé de dire qu'il ne voulait pas non plus voir cette famille quitter ni sa ville, ni son pays.
Parions fortement que cette famille a déjà gagné son pari de voir leur demande rapidement traitée.
Et favorablement.
De plus, la discussion a été lancée grâce à cette scène. Les gens se demandent un peu partout, dans les journaux, les médias, dans la rue: Qui voulons nous sauver? l'adolescente ou le réfugié politique?

Le pays se questionne, se parle, s'écoute.
C'est un peu ça qu'on veut là-bas pour bien vivre en Allemagne.
Puisque la journée s'annonçait sous le signe de l'apostrophe pour Merkel, elle a enchaîné avec le blondinet aux côtés de Reem Sawhil. Il a achevé Merkel d'une seule phrase:

"Je suis gay et j'aimerais savoir en quoi les relations homosexuelles et hétérosexuelles devraient être traitées différemment en terme de mariage et d'adoption?"
Merkel a soupiré et a répété la ligne chrétienne de son parti.
Angela se sentait bien seule ce jour-là...