[Dossier] Fantasia 2015 – Jour 11, 12, 13 : un week-end 100% asiatique
Dans Fantasia, il y a ASIA. Au menu du week-end, trois chinois et un coréen. À l’intérieur, une partie de badminton, une bande de parieurs, le grand retour de Ringo Lam et surtout mon premier choc officiel de Fantasia 2015. Houba houba !
Films visionnés :
Full Strike, de Derek Kwok, Henri Wong – Note:
Comme l’a si justement rappelé son producteur, Andrew Ooi, avant la projection, on n’avait encore jamais fait de film sur le badminton. Surtout que dans le domaine, les Chinois ne sont pas les plus manchots. Une idée ne fait pas tout, heureusement les deux réals n’ont pas manqué de fantaisie pour la développer. Plans inventifs, personnages colorés et situations loufoques, ça ressemble beaucoup à du Stephen Chow, le génial auteur de Shaolin Soccer et de Kung Fu Hustle. Après, on aurait aimé que ça parte un peu plus en vrille avec des volants qui s’enflamment et se transforment en dragon pas content bien décidé à terrasser l’adversaire, mais en l’état c’est déjà très chouette. Grosse rigolade.
Port of Call, de Philip Yung – Note:
Celui que personne n’attendait, pas même les programmateurs qui ont choisi de le projeter sans tambour ni trompette, un samedi après-midi dans la plus petite des deux salles. Alors, bien désolé pour tous ceux sont passés à côté, moi j’ai adoré. Récemment, ce sont les Coréens qui nous surprennent le plus, spécialistes des genres revisités, déstructurés avec des codes réinventés. Dans le polar, on pense à des films comme The Chaser ou Memories of Murder, chef-d’œuvre parmi les chefs-d’œuvres.
Ce chinois de Port of Call suit la même trajectoire. Le pitch du film sur le papier ressemble à un « whodunit ». Un flic mène une enquête pour retrouver le tueur d’une jeune femme dont le corps a également disparu. Dans les faits, on s’en fout royal de qui a fait quoi. C’est le pourquoi qui compte. Le puzzle à recomposer est complexe pas à peu près. Dans un mélange de présent et de passé entremêlés, on passe du rire aux larmes, de la légèreté à l’horreur, un véritable tourbillon des émotions qui font le yo-yo en permanence. Eprouvant mais salutaire. Grand film.
Wild City, de Ringo Lam – Note:
Une histoire prétexte, un aspect un peu vidéo cheap, quelques CGI foireux, mais dans l’ensemble, ça bastonne bien. Et c’est ça qui compte. Ringo Lam, le réal de City on Fire, Full Contact (pas celui avec Van Damme), Double Dragon (avec deux Jackie Chan à l’intérieur) et Replicant (celui-là avec deux Van Damme dedans) n’a rien perdu de son énergie et de son sens du rythme. Huit ans qu’on ne l’avait pas vu derrière une caméra. Et quel plaisir ! Enfin des vraies courses de caisses à Hong-Kong qui déglinguent avec des collisions bien assumées, du défouraillage qui défouraille et de la castagne qui cogne dur. Le tout dans un style très classique du polar HK des années 80-90. Tout pile celui qu’on aime. Ringo Star !
Tazza : The Hidden Card, de Kang Hyoung-chul – Note:
On termine le WE avec un coréen qui se la joue malin. Tazza, c’est l’adaptation d’une série de « manhwa » (romans graphiques) qui cartonne là-bas. The Hidden Card arrive au ciné neuf ans après The High Rollers que je n’ai pas vu. On suit le parcours d’un virtuose de l’arnaque dans le milieu des joueurs et des parieurs. Plus inventif et plus filou, ça aurait été super. Tant pis, ça reste bien construit et pas désagréable à regarder.
Retour au dossier Fantasia 2015
@ Nicolas Cliet-Marrel