Un petit verre de vin ou plus chaque jour, qui verre après verre, s’ajoutent au fil des ans, l’habitude apparait de plus en plus fréquente chez les plus de 50 ans. » Les adultes d’âge mur sont-ils donc devenus une génération de buveurs à problèmes ? « , s’interrogent ces chercheurs britanniques du Research Department of Age UK. Leur analyse menée auprès de plus de 9.000 adultes et publiée dans le BMJ Open, révèle en effet l’émergence d’une consommation d’alcool nocive, chez les personnes âgées de 50 ans ou plus, ici en Angleterre, et plutôt dans la classe moyenne.
L’analyse porte ici sur les données de consommation d’alcool, de 9.251 adultes âgés de plus de 50 ans, participant à la cohorte English Longitudinal Study of Ageing, recueillies de 2008 à 2011. Boire de l’alcool en excès était défini comme la consommation de plus de 50 unités d’alcool par semaine, soit l’équivalent de 5 bouteilles de vin, pour les hommes, et de plus de 35 unités par semaine, soit 3 bouteilles et demi de vin, pour les femmes (une pinte de bière ou un verre de vin = 2 unités). L’objectif était d’évaluer l’influence de nombreux facteurs comme l’âge, le revenu, le niveau d’éducation, le mode de vie dont le tabagisme, la dépression et la solitude etc…
L’analyse montre que :
· 3 à 7% des plus de 50 ans consomment de l’alcool en excès et cette consommation excessive est associée à des revenus plus élevés chez les femmes.
· Les modèles de consommation sont différents entre les hommes et les femmes.
· Le risque chez les femmes de consommer de l’alcool en excès réduit progressivement de 50 à 90 ans,
· le risque chez les hommes atteint un pic à la soixantaine puis diminue.
· Pour les deux sexes, l’excès d’alcool est associé au tabagisme et à un niveau d’études élevé,
· être à la retraite est associé à l’excès chez les femmes,
· être célibataire, séparé ou divorcé est associé à l’excès chez les hommes
· curieusement, la solitude et la dépression ne sont pas associées à la consommation excessive d’alcool.
· En revanche, les responsabilités familiales réduisent le risque de consommation excessive chez les femmes.
Toutes ces données amènent les auteurs à rappeler le concept de « vieillissement réussi", avec l’absence de tabagisme, la pratique de l’activité physique et un mode de vie globalement sain, le maintien des contacts sociaux, l’absence de dépression… Si la conclusion est une augmentation de la consommation d’alcool régulière chez les adultes britanniques d’âge mur, seuls 3 à 7% des participants sont finalement identifiés comme des buveurs excessifs.
Source:BMJ Open July 23 2015 doi:10.1136/bmjopen-2015-007684Socioeconomic determinants of risk of harmful alcohol drinking among people aged 50 or over in England
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