Le patient n’est pas la seule personne touchée par une longue hospitalisation, rappelle Amy Petrinec, de l’école de soins infirmiers de la Case Western. Les membres de la famille souffrent aussi, surtout lorsqu’ils doivent prendre les décisions médicales et assumer leurs conséquences à long terme. Certains proches vont être réticents à se poser les vraies questions. D’autres vont éprouver une forte culpabilité, un doute terrible sur la décision qui aura été prise. Des situations qui renforcent les raisons de généraliser les directives anticipées.
3 types de réponses face à de telles situations et décisions ont été constatées :
1. l’adaptation émotionnelle, qui consiste à rechercher un soutien émotionnel ou le réconfort des autres, de ne pas dramatiser la situation et de tenter de la voir d’une nouvelle façon, la plus positive possible.
2. La résolution de problèmes, qui consiste à se » jeter » dans l’action, dans la recherche d’informations, à développer une vraie stratégie de décision, parfois avec l’aide de conseils.
3. L’évitement, qui consiste à s’efforcer de ne pas penser ou agir face à la situation, à tenter de réduire son mal-être par des médicaments ou l’alcool pour oublier et ne plus voir en face la réalité de la situation.
Au final, 4 proches de patients sur 10 subissent un SSPT : L’étude a suivi ces types de réactions chez 77 participants en situation d’avoir à prendre ces décisions pour un membre de leur famille en réanimation médicale, chirurgicale ou neurologique. Les participants ont étéinterviewés dans les 3 à 5 jours suivant l’hospitalisation de leur proche, puis 30 jours plus tard pour voir si leur stratégie d’adaptation avait évolué. Puis 60 jours après, les participants ont été ré-évalués pour le SSPT. L’analyse constate que,
· 42% présentent des symptômes de SSPT cliniquement significatifs à 60 jours.
· Le décès du patient se confirme comme un facteur prédicteur important du SSPT au sein de la famille du patient, et quel que soit la stratégie d’adaptation adoptée.
Accompagner les familles aussi : Les auteurs soulignent que la prise en compte et en charge du syndrome post soins intensifs qui désigne un changement clinique dans les fonctions physiques, mentales ou cognitives du patient, après un long séjour en soins intensifs, permet de préserver de meilleurs résultats de santé. Le même travail serait à réaliser dans l’accompagnement des familles des patients.
Source: Critical Care Medicine June 2015 doi: 10.1097/CCM.0000000000000934 Coping Strategies and Posttraumatic Stress Symptoms in Post-ICU Family Decision Makers