Tut // Mini-series. 6 épisodes.
BILAN
Parler de Toutankhamon ou Tut pour les américains, n’était peut-être pas ce qu’il y avait de plus facile mais c’est un pari que Spike TV a voulu tenir pour son retour dans le monde des programmes scriptés, qu’elle avait abandonné il y a quelques années de ça après l’arrêt de Blue Mountain State. Ecrite par les créateurs de The Fosters : Brad Bredeweg et Peter Paige avec l’aide de Michael Vickerman (Impact, La menace du volcan), Tut se veut à mi chemin entre une série historique fun et un mélodrame creusant la personnalité d’un jeune Pharaon. D’un point de vue du casting, Tut s’est même payé les services de Ben Kingsley, autant dire une pointure et ce n’est pas plus mal non plus là aussi. Avec six épisodes (recoupés en 3 longs épisodes), Tut nous offre donc une histoire un poil trop mélodramatique à mon goût. En tout cas, ce n’est peut-être pas fait de la façon la plus intelligente qu’il soit. La première partie est la plus intéressante de toutes, celle qui permet de comprendre la personnalité du héros, les enjeux qu’il y avait autour de son règne, la façon dont son père, Akhénaton a fait place, etc. Mais par la suite, dès la seconde partie, Tut commence à devenir un peu too-much. La série nous offre un festival de tout un tas de choses à mi chemin entre La Momie, Moïse, Le Roi et Moi, Reign, Les Tudors et tout un tas d’autres choses. Mais le mélange a beau être intriguant sur le papier, à l’écran il n’est pas aussi intéressant que prévu.
Le règne du jeune Phararon de l'Egypte antique Toutânkhamon, fils d'Akhénaton, âgé de 9 ans, marqué par les manigances politiques, les guerres et conflits de pouvoir.
C’est étrange d’avoir autant de problèmes scénaristiques mais aucunement d’un point de vue du casting. Le casting est clairement l’un des points forts de ce film à la fois pour Ben Kingsley qui parvient à rapidement installer son charisme, mais aussi Nonso Anozie (Zoo) qui me rappelle toujours à quel point cet acteur est l’un des plus funs que l’on retrouve actuellement à la télévision. Je pourrais même dire que Avan Jogie, qui incarne le rôle de Tut est plutôt convaincant, apportant une vraie nuance au casting même s’il est plus connu pour son boulot sur des séries comme Twisted (hum) et Victorious (hum hum). Mais il parvient à prouver ici qu’il est capable de faire beaucoup mieux. De toute façon, il n’y a pas grand chose d’autre à part le casting qui pourrait me donner envie de vous vendre Tut comme une bonne mini-série. La tentative reste intéressante, notamment car certaines scènes sont assez funs et permettent clairement de revenir de jours en jours afin de voir ce que la prochaine partie peut bien nous réserver. Il y a des tas de choses qui manquent aussi à cette série et c’est la façon dont est géré le drame. Plutôt que de se concentrer sur des choses superficielles, les créateurs de The Fosters ne nous permettent pas de retrouver ce qu’ils ont fait pour la série de ABC Family d’un point de vue de série familiale.
Il y a pourtant ici tout ce que l’on peut attendre de la part d’une mini-série comme celle-ci, sans grandes surprises. Je ne demandais pas forcément d’être surpris par Tut, juste qu’elle parvienne à être aussi amusante qu’intéressante. Sauf que l’amusement ne va pas de paire avec le reste. Le traitement reste parfois un peu trop superficiel. On suit alors l’histoire du jeune Pharaon de son arrivée au pouvoir à sa mort (mort apparemment de la malaria), de son mariage devant assurer une lignée pure, des demandes de son père lui aussi empoisonné, etc. L’histoire de Tut est probablement l’une des plus fascinantes de l’Egypte ancienne et pourtant, Tut ne nous en donne pas vraiment l’impressionnant. Certes, il y a quelques moments épiques, quelques idées historiques qui sont bien développées mais le problème c’est que Tut veut tellement séduire le téléspectateur, le divertir, que la mini-série répond à trop de codes à la fois. Je ne voulais pas une mini-série comme ça et c’est peut-être aussi pour cela que cela aurait dû être laissé à History (qui prend soin de rester fidèle à l’Histoire avec un grand H). Finalement, Tut est plus métaphorique qu’autre chose, souvent sur-mélodramatique et ce malgré toute l’ambition qu’il y a derrière. On voit que les moyens ont été mis dans les décors, dans le casting, mais peut-être pas suffisamment de travail a été imposé aux scénaristes qui font le boulot de ces faiseurs de téléfilms basés sur des livres d’Histoire, sans que cela n’ait véritablement d’âme.
Note : 5/10. En bref, malgré un solide casting, Tut raconte son histoire de façon trop académique et déçoit. La mini-série n’a aucune âme propre. La première partie était prometteuse, les deux suivantes un peu moins.