Rectify // Saison 3. Episode 3. Sown with Salt.
Rectify n’a de cesse de se réinventer d’années en années et de proposer des tas de choses complètement différentes. L’avantage de la série ici ce n’est pas Daniel non plus mais plutôt le reste du casting. Si le but est de nous dire comment Daniel parvient à se réadapter à la vie normale après avoir passé tant d’années dans une prison, Rectify veut justement que l’histoire soit différente cette année ou qu’en tout cas elle prenne un sens complètement différent. Cela passe donc pas tout un tas de surprises qui, tout au long de l’épisodes, apportent forcément son lot de bonnes surprises. J’ai bien aimé voir Daniel peindre la piscine à la fin de l’épisode. C’était un geste assez symbolique, proche d’une scène que l’on aurait probablement pu voir dans Breaking Bad. Si pour vous les deux séries n’ont peut-être rien à voir, je pense que leur narration lente et distendue est probablement ce qui les lie le mieux, sans compter que Walter cherchait aussi un avenir meilleur avec ses actions même si c’était tout de suite un peu plus spectaculaire alors que Rectify se veut beaucoup plus ancrée dans une certaine forme de réalité. Ensuite, cet épisode est peut-être aussi celui d’Amantha alors que cette dernière peut enfin aller de l’avant.
Elle doit enfin faire face à la culpabilité potentielle de son frère, oublier Jon, etc. il y a énormément de choses cette semaine autour d’Amantha et Abigail Spencer est clairement au sommet de son art. J’ai toujours adore le personnage et l’actrice mais cette année elle semble commencer à prendre soin de vivre pour elle et cet épisode en est donc le meilleur symbole. J’ai beaucoup aimé la façon dont elle parle de son frère, de ce qu’elle a sur le coeur alors qu’elle n’avait que 12 ans quand il est allé en prison pour avoir tué sa petite amie de l’époque, qu’il est resté 20 ans dans les couloirs de la mort. Jusqu’à ce qu’il soit enfin sorti et qu’elle l’ait aidé à sortir. Mais elle est aussi intelligente dans sa façon de parler de la culpabilité de son frère. C’est quelque chose à quoi on ne s’attend pas nécessairement mais qui fait mouche dans une série qui rappelle que Rectify n’est pas que Daniel, mais tous les personnages qu’il a plus ou moins entrainé à différents degrés dans cette situation. A la fin de l’épisode, on la voit enfin presque heureuse et la scène de l’ascenseur est une façon de la mettre face à ses actions, face à son histoire et je pense qu’il ne fallait pas demander moins de la part des scénaristes. Le personnage de Michael Vartan par exemple est une occasion de sortir aussi un peu du champ d’action de son frère, de vivre pour elle sans penser à autre chose.
Le moment d’hésitation une fois arrivé au bon étage symbolise parfaitement ce problème que Amantha connaît, le fait qu’elle ne peut pas vraiment se séparer de tout ce qui l’a construite au fil des années. C’est donc peut-être un peu l’épisode de Daniel aussi car ce dernier est impliqué dans l’histoire d’Amantha tout au long de l’épisode jusqu’à ce que Forrest apparaisse et prenne plus ou moins sa place. Je trouve aussi intéressant la façon dont Amantha raconte que si elle s’est battue pour innocenter son frère c’est pour laver leur nom, les Holden. Il va alors lui dire de changer son frère (et je dois avouer que j’ai trouvé ça assez drôle car Daniel a tout de même le toupet de dire ça). C’est sans compter le moment où Jon dit à Daniel la bonne nouvelle, et sa réaction ne sera pas de se dire « Merci » mais de demander « Ce n’était pas le mien ? », en parlant de l’ADN. Comme quoi, il y a toujours quelque chose d’étrange chez Daniel qui me fascine dans cette série car Rectify sait poser les bonnes questions et nous permettre de nous questionner sur l’innocence (ou non) de chacun. Teddy se retrouve un peu au second plan cette semaine, ce qui n’est pas plus mal histoire de donner plus de place à Jon, à Amantha et peut-être aussi à Daniel même si ce dernier est plus dans une position d’écoute que de participation.
Note : 8.5/10. En bref, Amantha est au coeur de l’attention dans un épisode qui lui permet de s’ouvrir.