Le billet de JPROCK :
co-organisation: CenteRock et La Taverne du Théâtre
S'il est bien un groupe qui depuis trois ans s'est bâti une solide réputation en live c'est bien Jane Doe and the Black Bourgeoises.
Le combo originaire de La Louvière, fondé en 2012 et articulé autour de Nicolas Scamardi ( vous savez, le batteur de Von Durden ! ), possède toutes les qualités pour occuper un place de choix au sein de la scène rock belge et pourquoi pas internationale.
Il ne m'en faut pas plus pour faire le déplacement à La Louvière car ce soir en tête d'affiche du LL All Stars Festival le band joue " à la maison " .
Récit d'une soirée inégale qui s'est terminée en apothéose.
J'arrive vers 19h à la Taverne du Théâtre de la Louvière.
Le festival a débuté depuis 13h et un public bigarré s'est rassemblé majoritairement à l'extérieur car dans la salle c'est la pause et The Zombies Crows, psychobilly band local, sont en plein soundcheck.
Dès les premières lignes de contrebasse la foule rapplique et le trio s'acquitte d'un set peu emballant et parfois à la limite du supportable notamment lors de cette reprise de " Just a Friend of Mine " de Vaya Con Dios estropiée de la plus belle manière qu'il soit en mode punk, je loupe des accords mais c'est pas grave.
Ces trois là sont sympas mais devraient comprendre qu' il ne suffit pas de pousser les potentiomètres à fond pour être efficace encore faut il partager son énergie avec le public. Et sur ce plan là le trio donne plutôt l'impression de s'écouter jouer.
Dommage car leur style est communicatif et mérite mieux.
Les choses sont différentes avec The Guardians qui proposent un stoner rock de bonne facture.
Ici on est dans la cour de Monster Magnet ou de Fu Manchu, ça joue bien et fort et dans l'ensemble les musiciens et le chanteur maîtrisent leur sujet et s'acquittent d'un set agréable et tonique idéal avant d'accueillir Jane Doe and The Black Bourgeoises.
Il est 22h30 lorsque le groupe déboule sur scène et d'emblée nous prend aux tripes avec " The Hunt " la plage qui ouvre leur dernier et deuxième album " Popaganda. "
Le son est puissant mais très bon et il n'y a pas photo on est ici en présence de musiciens pros dont l'énergie et le talent sont les qualités principales.
" Il y a trois ans, Julie n'avait jamais chanté " me confie Nicolas (alias T. Vonskam dans le groupe).
" On s'est rencontré , j'ai aimé sa voix , je lui ai proposé de chanter et elle a sauté dans l'aventure. J'ai écrit alors quelques titres pour le fun, on a enregistré un album puis fait des concerts et le potentiel du groupe s'est avéré évident . Et aujourd'hui on en est là ! "
Difficile en effet de croire que Julie , Jane Doe c'est elle , ne possède pas plus d'expérience de la scène car à la regarder évoluer avec cette énergie et ce charisme on se dit qu'elle est réellement née pour ça.
Derrière elle le band envoie du bois avec un Angel petit lutin guitariste ultra doué qui virevolte comme un beau diable et nous sort des riffs incendiaires formidables tandis que la rythmique composée de Nicolas Scamardi et de Dan Diaz à la basse est implacable et constitue la véritable charpente musicale du band.
Sur scène un claviériste (Djamys Norton ?) officie en renfort, et à gauche de la scène, légèrement en retrait on trouve les Black Bourgeoises, Jessie.B , Cookie.G et Cherry.B trois choristes souriantes et sexy qui ajoutent une touche girl power supplémentaire au groupe.
Musicalement on nage ici dans un glam rock teinté 80's avec des touches de post punk avec parfois une touche de blues comme en témoigne cette reprise étonnante d' " Immigrant Song " de Led Zeppelin .
" She's a Bitch " , " Popaganda " , " True Blood " , " Vampirized " , " Driver " autant de titres 100% pure energy qui constituent une setlist imparable et auxquels s'ajoutent des covers de classiques du rock comme " Paint it Black " des Stones et " Kids in America " emprunté à la jolie Kim Wilde.
Dans la fosse ça bouge, ça danse , ça s'éclate et Julie n'hésite pas à venir chanter au coeur de son public histoire de faire monter encore l'ambiance d'un cran.
Cette femme est une sacrée nana que visiblement mon chapeau passionnait vu qu'elle me l'a arraché par deux fois de la tête pour s'en coiffer l'instant d'après !
Le band s'amuse sur scène et dans la fosse le plaisir est partagé.
Et lorsque survient le dernier titre du show le public en veut plus et en rappel le band revient nous jouer un redoutable " Talkin Machine " devant un parterre déchaîné et totalement conquis.
La chanteuse et son groupe quittent alors définitivement la scène, les chemises bien mouillées et avec le sentiment du devoir accompli.
Bravo les Black Bourgeoises et merci, vous avez assuré !
Dans les administrations anglo-saxonnes John Doe signifie une personne non-identifiée , monsieur X l' homme de la rue, Jane Doe étant sa version féminine, gageons au vu du concert de ce soir et à l'écoute des deux albums que le groupe a sorti à ce jour ( Angel Crash et Popaganda ) que cette Jane Doe là va vite se faire un nom.
C'est en tout cas tout le mal qu'on lui souhaite.
Alors n'attendez pas que tout le monde en parle pour les découvrir, foncez les voir et achetez leurs albums !
Texte et photos : jean-Pierre Vanderlinden aka JPROCK -THE BLACK FEATHER.