juillet 24, 2015
Un peu comme cet ange, sans sexe et sans âge, qui se noie dans les pages des livres, au point d'en oublier les autres et son propre corps. Un ange de dix-sept ans qui pense, dort, rêve en grec, sa matière préférée. Une passion qui s'incarne dans Amours des dieux et des héros, le livre le plus précieux de la bibliothèque du lycée.
Un jour, cette raison d'être disparaît des rayonnages. À son retour, le livre n'est plus le même, avec, entre ses pages, les traces d'un autre. Comment alors supporter la réalité quand le paradis est aux mains rouges d'un inconnu et que la vie gronde de plus en plus fort, de plus en plus dangereusement ?
Avis : Moi qui m'attendais à un livre doudou, j'ai totalement pleuré à la lecture de ce livre. Une très belle histoire.
On ne connait pas le sexe du narrateur (du moins au début) et c'est très très bien fait, puisque rien ne nous indique réellement si c'est un garçon ou une fille, et mon cerveau (comme quoi on est quand même bien conditionné) a décidé que ce serait un garçon. Ce qui était stupide, parce que tout l'intérêt était justement que ce soit " un ange ", pas de sexe. D'autant plus que le personnage lui-même semble ne même pas tout à fait savoir de quel sexe il est. Le plus important est qu'il s'agit d'une personne qui se noie dans les livres et se passionne pour le grec, juste quelqu'un de décalé. Quelqu'un a qui je me suis totalement attachée, parce que ça m'a rappelé moi. Toujours le nez dans les bouquins, à rien comprendre aux autres, à chercher sa place, à se chercher soi-même. Cette rencontre entre le narrateur et Tadeusz, c'était beau. Pétri de préjugés à cause de son éducation, le narrateur va bien sûr s'ouvrir l'esprit, revoir son jugement, changer, évoluer, s'attacher à Tadeusz, et leur amitié est magnifique, touchante. Deux mondes qui se trouvent, qui se découvrent, qui apprennent l'un avec l'autre, qui s'ouvrent à autre chose.
L'histoire parle des banlieue, de la pauvreté, de la violence, elle interroge là dessus, elle remet en question. D'une certaine façon elle dénonce également, mais tout en douceur, laisse le lecteur se forger son propre opinion, s'ouvrir l'esprit, réfléchir. Elle interroge aussi sur l'identité.
Et bon sang j'ai tellement détesté le père du narrateur sérieusement (oui je dois le dire, je le déteste totalement !)
Bon c'était magnifique, mais j'ai été une vraie loque à la fin, j'ai pleuré, pleuré et pleuré. Puis j'ai pleuré.
Voilà une très très très bonne lecture (en même temps je savais que je prenais pas vraiment de risque vu l'auteure), un mélange de doudou et de baffe dans la tronche. Ça fait mal mais ça fait du bien. (Ou l'inverse)
Evidemment, je recommande.