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Madagascar, l'île continent
1) Immensité d’un fabuleux territoire naturel
Surnommée aussi la « grande île », elle est la quatrième île du monde en superficie (592 040 km2) après le Groenland, la Nouvelle-Guinée et Bornéo. Ainsi, du Cap d’Ambre au Nord au Cap Sainte-Marie au Sud, elle s’étire sur une longueur de 1.587 km, tandis qu’il faut parcourir 500 km pour la parcourir d'Est en Ouest.Sans conteste la plus grande d’entre elles, l’île de Madagascar est voisine d’autres petites « perles de l’océan indien » tout aussi réputées : les Seychelles, l’archipel des Comores, la Réunion et l’île Maurice.
Madagascar, une mosaïque de paysages
Du fait de son relief et de son climat, Madagascar réunit une véritable mosaïque de paysages ainsi qu’une exceptionnelle biodiversité dans sa faune et sa flore, caractérisée par un important taux d’endémisme. 80 % des espèces vivants sur l’île n’existent nulle part ailleurs ! Tel un caméléon, Madagascar est coupée d’Est en Ouest par son épine dorsale, chaine montagneuse, parsemée de massifs dont le plus haut culmine à 2.876 m d'altitude.
On retrouve de part et d’autre une végétation totalement opposée : sur les versant Est, les forêts humides aux senteurs d’épices, à l’Ouest des étendues de savane parsemées de collines, des baobabs… De même, l’île aux dimensions extraordinaires offre aussi des contrastes évidents entre d’une part, les immensités semi-désertiques du grand Sud et ses épais fourrés d'épineux rappelant le «bush», et d’autre part, les hauts plateaux granitiques du Centre, parfois surmontés de massifs volcaniques.Les Hautes Terres centrales, souvent appelées « Hauts Plateaux » et oscillant entre 800 et 1.500 m d’altitude, couvrent près de 70% de l'île et en font un véritable paradis pour les amateurs de grands espaces et de nature. Parmi les massifs montagneux et volcaniques les plus remarquables, on retrouve au Nord, le Tsaratanana, qui possède le plus haut sommet de l'île (un pic volcanique de 2.876 m d'altitude), au Centre l'Ankaratra culminant à 2 643 m et au Sud l'Andringitra (2.658 m).
Au contraire, les 5.000 km de littoral bordés tantôt de lagons aux couleurs turquoise et barrières de corail, tantôt de falaises, abritent multitude de villages de pêcheurs et de plages du bout du monde, qui entre Océan Indien et Canal du Mozambique, font la part belle à la plongée ou au masque-tuba, aux balades en pirogue…Enfin, de par sa grandeur et sa géographie, Madagascar présente une grande diversité sur le plan climatique et il y a toujours une région où la saison est propice à un séjour. N’hésitez pas à consulter les informations sur le climat et la météo dans la rubrique « infos pratiques » pour savoir où et quand nous rejoindre !2) Aux origines mystérieuses et lointaines
L’histoire du peuplement de l’île de Madagascar et de sa population relève d’immigrations successives aux origines diverses au cours des siècles, depuis le début de notre ère, dès l’an 500.
Les nombreuses recherches récentes confirment toutes que l'ensemble du peuple malgache est primordialement d'origine austronésienne, plus précisément de l'archipel indonésien.Ces premières migrations du Vème au VIIème siècle, venues du Sud-Est asiatique s’effectuèrent par de grands marins chevronnés, guidés par les étoiles, la lune et le soleil. La première hypothèse est qu’ils auraient navigué par une route directe, sans escale, par le centre et au milieu de l’océan indien, en dessous de l’équateur, et auraient accosté sur la côte Est malgache à Maroantsetra, dans le Nord. Puis, certains seraient descendus vers le Sud en longeant la côte orientale alors que d’autres seraient remontés jusque les Hautes Terres.L’autre hypothèse, plus plausible, est que ces marins auraient fait plusieurs escales, longeant les côtes indiennes, en passant par le large de la Tanzanie et les côtes mozambiquiennes, les îles des Comores, avant de faire cap vers la Grande Ile par le Nord.Ce peuple austronésien originel « vahoaka ntaolo » en malgache est à l'origine de la langue malgache et de sa culture ancestrale commune.
Au tout début du peuplement, certains s'installèrent dans les forêts de l'intérieur notamment dans les forêts des hauts plateaux centraux de la Grande Île alors que d’autres restèrent sur les côtes de l'Ouest et du Sud.Puis à partir du VIIème jusqu’au XIIIème siècle, Africains d’Afrique orientale (des Bantous originaires de la Tanzanie et du Mozambique), commerçants venus d’Arabie, (comptoirs commerciaux particulièrement sur la côte Ouest), arrivent également sur l’île.Les « Vazimba », légende, mythe ou réalité ?
On évoque un peuple originaire d’Asie du Sud-Est, installé bien avant les premières migrations indonésiennes et austronésiennes, ayant habité dans les forêts de Madagascar des dizaines, voire des centaines de milliers d'années avant l'arrivée de ces premières migrations. Le mythe des « petits hommes nains primaires » de la forêt que les « vahoaka ntaolo » austronésiens, ancêtres de la majorité des malgaches actuels, auraient rencontré et assimilé (ou peut-être décimé) à leur arrivée. Pas de preuve… il resterait, dit-on, quelques irréductibles, dans les grottes du Tsingy de Bemaraha… Vous les apercevrez peut-être au gré d’une de vos balades…Pour l’historien, la question des « Vazimba » est un vaste imbroglio hérité de diverses visions ancestrales, coloniales… et reste encore, sans aucun écrit, de l’ordre du mystère.3) Des royautés à la République Démocratique Malgache
Par vagues successives, et ce pendant plusieurs siècles, les immigrants s'établissent par petits groupes en des points différents de l'île, ils ne formèrent pas immédiatement un seul et même peuple, mais de nombreux petits royaumes séparés participant au commerce de l'océan Indien.Ainsi, durant tout le XVIIème siècle, Madagascar fut dominée par la multiplicité de petits royaumes malgaches.Pour n’en citer que quelques-uns, à l’ouest, le royaume des Betsimisaraka «les nombreux inséparables» et au sud celui des Betsileo, au centre du plateau, celui des Merina qui fondèrent la ville fortifiée d’Antananarivo. Ils nommèrent leur pays Imerina et donnèrent à ses habitants le nom de Merina.Parmi les tentatives de conquête, la plus remarquable est peut-être celle du royaume des Sakalava qui, au milieu du XVIIème siècle, dominèrent toute la côte Est et y jetèrent les bases d'un véritable empire.Madagascar sous l’Empire Merina
C’est finalement l’empire Merina qui l’emportera. Le roi Andrianampoinimerina s’emploie à l’unification du royaume Merina entre 1787 et 1810, et Radama I, son fils étendra le pouvoir du royaume sur les deux tiers de l’île.
Ces conquêtes des autres royautés par les Merina considérées comme des guerres d’unification nationale sont également perçues comme des guerres coloniales (lors de la défense de la forteresse d’Ifandana, en pays Betsileo, ceux-ci furent massacrés par les troupes de Radama I en 1812)Il en résultera des dissensions internes et une hostilité latente entre les hautes terres et les régions côtières.À la mort de Radama Ier, sa veuve, Ranavalona Ire, lui succéda en 1828, elle fut la première reine, considérée comme cruelle car c’est elle qui fit chasser les missionnaires britanniques, finit par expulser tous les Européens et ordonna le massacre de milliers de chrétiens, les considérant comme un danger vis-à-vis des traditions et de la religion ancestrale.Dès le XVIe siècle, l’île devient un territoire auquel s’intéressent les Européens (portugais, français, anglais…) après sa découverte par un Portugais, Diego Diaz, en 1500. Ils convoitent le commerce de cornes, minéraux, de bois précieux tel le bois de rose, le palissandre.C’est en 1895 que Madagascar devient une colonie française, gouverné par Joseph Galliéni, et mettant fin au Royaume de Madagascar.La période coloniale est accompagnée de mouvements de lutte pour l'indépendance, à l'origine de l'insurrection de 1947.La répression menée contre la résistance du peuple malgache à sa colonisation aurait fait au total des dizaines de milliers de morts pour une population de 3 millions d'habitants à l'époque.