Quelle joie d'offrir un ouvrage à l'ami Zweig et de s'en voir remercier de la sorte..
A Max Brod
Vienne, le 4 juillet 1907
Mon cher ami Brod, je trouve que la poste a d’excellentes inventions, puisqu’il est possible d’envoyer un livre depuis Prague avec un timbre à dix sous, et quand il arrive à Vienne, c’est bien autre chose, une grande joie pour celui qui le reçoit, deux heures magnifiques et un cadeau que l’on garde. Mais ce n’est pas la poste que je veux remercier, c’est vous, cher Max Brod, pour ce livre vraiment superbe. Peut-être - mes amis me le reprochent toujours-suis-je incapable de sonder une œuvre froidement et sans complaisance quand j’aime beaucoup quelqu’un, mais cela ne fait rien ; ce livre ne représente pas seulement pour moi un sommet dans l’art de la nouvelle, qui se rapproche des suprêmes hauteurs ; c’est aussi une voie toute nouvelle que vous avez ouverte. "
Et l'ami Zweig de développer un long et enthousiaste argumentaire de critique littéraire
Stefan Zweig, Correspondance 1897-1919, Préface, notes et traductions de l’allemand par Isabelle Kalinovski, Ed. Grasset, 2000, 384 pp ( In Le Livre de Poche, 2005, 480 pp)