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Découverte d’une grande cousine de la Terre

Publié le 24 juillet 2015 par Pyxmalion @pyxmalion

La NASA a annoncé le 23 juillet 2015, la découverte de la plus proche cousine connue à ce jour de la Terre. Premier portrait de cette presque-jumelle.

Comme tous les étés, en levant les yeux vers le ciel nocturne, vous verrez la constellation du Cygne déployer ses ailes devant le fleuve de la Voie lactée… C’est dans cette direction, à quelque 1 400 années-lumière de nous, autour d’une étoile indicible à l’œil nu, que le satellite Kepler à débusquer la plus proche cousine connue à ce jour de la Terre : Kepler-452b.

L’étoile Kepler-452 (ou encore 2MASS J19440088 + 4416392) autour de laquelle gravite cette nouvelle exoplanète ressemble beaucoup à notre Soleil. Elle est de même type spectral (G2) et affiche une température équivalente, à la différence toutefois que, âgée de 6 milliards d’années (soit 1,5 milliard d’années de plus que notre douillet Soleil), elle est 20 % plus brillante et près de 10 % plus grande.

La planète désignée pour l’instant Kepler-452b, découverte dans son giron, est donc du même âge. Celle-ci arbore plusieurs traits communs avec la Terre, ce qui en fait véritablement la plus proche cousine parmi toutes les exoplanètes candidates découvertes depuis 1995 (la toute première planète extrasolaire détectée fut Pegasi 51).

Située à l’intérieur de la zone habitable —une région « tempérée » relativement à son étoile-parent, où l’eau, si elle est présente, pourrait être à l’état liquide, la planète d’une taille estimée à 60 % supérieure à celle de la Terre met 20 jours de plus que notre biosphère pour faire un tour complet : 385 jours. Sa masse n’a pas encore été précisée, mais les auteurs, dont l’étude sera publiée dans la revue The Astronomical Journal, sont confiants. De précédentes recherches suggèrent en effet qu’il s’agit d’un corps rocheux. Certes, un peu plus gros que notre Planète. Il s’agit d’une petite Super-Terre…

« Ces résultats passionnants nous rapprochent un peu plus de la découverte d’une Terre 2.0 » a commenté John Grunsfeld, administrateur adjoint de la Direction des missions scientifiques de la NASA à Washington.

cousine de la Terre

Illustration de cette cousine de la Terre : Kepler-452b

« Nous pouvons penser à Kepler-452b comme un plus grand et plus vieux cousin de la Terre, qui offre une occasion de comprendre et réfléchir sur l’environnement en constante évolution de la Terre », a déclaré Jon Jenkins (Ames Research Center de la NASA), qui a dirigé l’équipe qui a découvert Kepler-452b. «Il est impressionnant de penser que cette planète a passé 6 milliards d’années dans la zone habitable de son étoile soit plus longtemps que la Terre [âgée de 4,5 milliards d’années, NDLR]. C’est une opportunité importante pour la vie d’apparaître, à condition que tous les ingrédients et environnements pour la vie existent sur cette planète. »

C’est en fouillant l’immense base de données du satellite Kepler, créée entre 2009 et 2013 en sondant d’éventuelles baisses de luminosités, aussi infimes soient-elles, d’un panel de 150 000 étoiles en direction du Cygne et de la Lyre (méthode de recherche dite de transit) que Kepler-452b fut mise en évidence. Dans la foulée de sa conférence de presse du 23 juillet, la NASA a aussi annoncé que 11 autres planètes potentiellement habitables ont été mises au jour (toutes ont un diamètre équivalent à 1 ou 2 Terre et dans 9 cas, elles sont autour d’étoiles comparables au Soleil) et que le nombre de candidates qui restent à confirmer est désormais de 4 696.

Comparaison des zones habitables (en vert)

Comparaison des zones habitables (en vert) du Système solaire avec les systèmes de Kepler-186b et Kepler-452b

Kepler-452b ressemble plus encore à notre Planète que la fameuse Kepler-186f, annoncé au printemps 2014. Cette dernière, légèrement plus grande que la Terre, gravite certes dans la zone habitable de son étoile, mais celle-ci est une naine rouge, un type d’étoile connu pour leurs coups de colère fréquents… Aussi, être présent près d’elles peut vite tourner au cauchemar. On peut toutefois avoir des surprises et réaliser que ce milieu peut, dans certaines conditions, accueillir de la vie. Il est beaucoup trop tôt pour pouvoir le dire.

En ce qui concerne notre grande cousine, Kepler-452b, une éventuelle apparition de la vie semble plus probable si on fait un parallèle avec notre Système solaire. Nous en saurons davantage ces prochaines années grâce à l’étude de son atmosphère. Nous ne pourrons certainement pas voir directement sa surface — son étoile est un milliard de fois plus brillante… —, mais son atmosphère pourrait nous renseigner sur ce qui se passe en dessous. Y a-t-il de la vie ? Y en a-t-il eu un jour ? Pour l’instant, place à l’imagination…

Pour ce qui est des systèmes solaires 2.0, les candidats se multiplient. Ainsi l’ESO annonçait-il à la mi-juillet (à lire Une équipe pilotée par le Brésil à la pointe de la recherche du Système Solaire 2.0) la découverte d’une étoile jumelle du Soleil avec, autour d’elle, un jumeau de Jupiter, situé quasiment à la même distance que la planète géante dans notre système planétaire. Les chercheurs s’interrogent si, là-bas, elle a pu jouer le même rôle que Jupiter relativement à la formation des autres planètes et s’il ne se cache pas des planètes rocheuses dans la zone interne de ce système, à l’instar de Mercure, Vénus, Terre et Mars, autour du Soleil.

Nous vivons une époque formidable. Nous en saurons davantage encore d’ici quelques années et peut-être saurons-nous si nous avons des voisins, plus ou moins proches ou lointains…


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