Franck Sorbier collection Haute-Couture Automne-Hiver 2015-2016 : le voyage d’hiver.

Publié le 23 juillet 2015 par Pascal Iakovou @luxsure

Des danseuses, petits rats d’opéra immaculées, des jeunes filles avançant sur leurs pointes : Franck Sorbier nous propose un véritable ballet de dentelles, d’organza et de matières précieuses travaillées dans l’art de la haute couture. A pas de chat les pièces de la collection flottent au dessus du podium. Les plumes entourent les épaules fuselées des mannequins danseuses. Les capes crochetées enveloppent les bodys, et leur donnent des ailes. Les tutus sont retravaillés et ressemblent à des nuages de mousselines ou de plumes. Les modèles plus longs ne semble pas contraindre le corps de ses mouvements. Le corps féminin peut se dévoile en toute grâce.

Franck Sorbier conte son inspiration d’une prose onirique. Sa ballade dans le métro, la vision de l’affiche du film  » The winter sleep » de Nuri Bilge Ceylan ( palme d’or 2014), l’âme flottante du mouvement Japonais Ukiyo.e , le symbolise de la neige, l’hommage à Maïa Plissetskaïa et la présence exceptionnelle de Laura Hecquet.

Il fusionne toutes ces références en une collection époustouflante. Le blanc n’est pas imposer par le créateur, il est là, comme l’humble serviteur des paysages évoquant les montagnes. Les teintes sont le reflet de cette étendue pure, selon les lumières de la journée. Les volumes de robes sont à la fois inspirées des tutus des danseuses et des formes que peut revêtir la neige : flocon , stalactite, glace. Travail de composition qui rend hommage à « la Diva de la Danse »( Maïa Plissetskaïa), qui nous a quitté début mai. Une personnalité charismatique, une soliste à la technique légendaire, qui plus que danser offrait une véritable interprétation de rôles qu’elle incarnait. Une artiste multiple tout comme Franck Sorbier.

« Maître d’art » depuis 2010, le couturier est salué par les plus grands prix, les institutions les plus hautes pour son travail dans la couture mais également son engagement et son implication artistique. Son film sur la haute-couture, son travail expérimental, notamment la présentation d’une collection haute couture en utilisant les techniques du mapping 3d en 2012 ont toutes fait marques. Les récompenses ne manquent  pas pour ce créateur toujours à l’affût des nouveautés.

Laura Hecquet, marraine de la collection, fut honorée de participer au processus créatif de cette collection automne hiver 2015-2016. Une muse de choix.

A travers 18 modèles, une femme ère au gré des paysages d’hivers. En l’air mais profonde, cette collection opère la magie de la haute couture. Comme de l’hélium, elle transporte loin des gens et loin des choses. Un voyage dont on ne veut se réveiller.