Les chercheurs de L’University London, du Brain and Mind Institute, Western University (Canada) et du Medical Research Council (Cambridge) ont cherché à décrypter, via l’IRMf ce processus cérébral qui aboutit à cette » imagerie musicale involontaire « . Ils montrent que ces manifestations musicales spontanées et répétitives sont corrélées avec des zones impliquées dans la perception, les émotions, la mémoire et le rêve ou imagination. Ils suggèrent que comme d’autres phénomènes cognitifs spontanés, ces manifestations musicales peuvent être assimilées à des pensées auto-générées, comme le vagabondage de l’esprit ou la rêverie, qui occupent une part importante de notre vie mentale.
L’auteur principal, Nicolas Farrugia a invité 44 participants âgés de 25 à 70 à répondre en ligne à 2 questionnaires d’évaluation, le Involuntary Musical Imagery Scale (Imis) qui renseigne l’expérience même de cet air dans la tête et son incidence et ses effets au quotidien et le Goldsmiths Musical Sophistication Index (GMSI) qui évalue les aptitudes et les appétences musicales.
Les cerveaux des participants ont ensuite été analysés via IRMf et leur épaisseur corticale a été mesurée. Les chercheurs ont comparé la taille de différentes zones du cortex cérébral et ont rapproché ces données d’imagerie des évaluations recueillies par questionnaires dont la fréquence de ces manifestations musicales.
· Tous les participants, sauf un, ont déclaré avoir déjà eu ce type de manifestation,
· les participants ayant des scores élevés au test GMSI plus fréquemment,
· enfin, une corrélation entre la fréquence de ces manifestations et l’épaisseur de certaines zones corticales, est constatée, en particulier avec l’épaisseur de la zone du cerveau impliquée dans l’inhibition. En conclusion, la fréquence de ces manifestations est liée à l’épaisseur corticale dans certaines zones du cortex frontal et temporal droit, du cortex cingulaire antérieur et du gyrus angulaire gauche, des zones impliquées dans la perception, les émotions, la mémoire et les pensées spontanées.
On retiendra donc que ces gimmicks qui tournent dans la tête représentent une expérience partagée par la quasi-totalité d’entre nous et que sa fréquence dépend de la forme et de la taille de certaines zones de notre cerveau.
Source: Consciousness and Cognition September 2015 doi:10.1016/j.concog.2015.04.020 Tunes stuck in your brain: The frequency and affective evaluation of involuntary musical imagery correlate with cortical structure