Vous trouverez ci-dessous, un communiqué de Géraldine Guilpain, Présidente des Jeunes Radicaux de Gauche, sur la crise agricole que traverse depuis des années notre pays.
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Les éleveurs français traversent une crise grave. Une aide d’urgence est nécessaire pour les aider à faire face à la baisse des prix de la viande et du lait. Nous saluons donc les 600 millions d’euros débloqués par le gouvernement. Cette mesure ne suffira pourtant pas à résoudre les difficultés que le monde agricole connait. La crise du modèle de production agricole français est profonde et nécessite de prendre des mesures courageuses.
L’agriculture, grandement subventionnée, doit à moyen terme retrouver du souffle, notamment par une meilleure redistribution des revenus entre les agriculteurs, l’industrie agroalimentaire et les distributeurs. Afin d’éviter les échecs des dernières années, nous proposons la tenue de conférences de prix régulières par produits, réunissant l’ensemble de la chaîne du producteur au consommateur. Elles permettraient de garantir une fourchette de prix à la production et l’Etat serait garant de ces accords.
Pourtant un dispositif de régulation ne résoudra pas la question du modèle de production si une majorité d’éleveurs ne décide pas aujourd’hui de quitter un schéma productiviste trop dépendant des cours boursiers, destructeur de l’environnement, de la santé des citoyens et économiquement intenable.
L’exemple du choix d’alimentation des bêtes est à ce titre illustratif. De nombreux élevages utilisent uniquement du maïs et du soja. Le prix de ces céréales, souvent importés en France, sont fixés par la bourse de Chicago et dépendent des fluctuations et spéculations diverses. Cette alimentation, qui n’est pas naturelle, nécessite la prise par les bêtes de compléments et médicaments. Les exploitations s’endettent alors qu’une simple réintroduction d’alimentation fourragère permettraient de baisser la pression spéculative et éviter des apports chimiques aux coûts certains.
De nombreux agriculteurs ont décidé d’aborder leur métier différemment et génèrent des modèles viables économiquement, et qui permettent de réhumaniser des exploitations. Dans ce même but, les filières courtes doivent être valorisées autant que possible. Car rappelons que l’intensification capitalistique de l’agriculture a vidé les campagnes et isolé de nombreux éleveurs.
Cette refonte de la politique agricole a besoin d’une volonté politique forte, notamment pour réorienter le subventionnement dans le cadre de la PAC en faveur d’une agriculture qui soutient la production de qualité et le travail.
Cette évolution permettrait ainsi l’amélioration de la qualité des produits et offrirait l’accès de tous à des produits sains, car l’offre biologique reste aujourd’hui une offre peu accessible pour beaucoup de Français. En outre, la baisse de l’utilisation des produits phytosanitaires diminuerait le coût des externalités environnementales négatives soutenues par la collectivité, c’est-à-dire par l’ensemble des citoyens français.
Le consommateur doit enfin être mieux informé, en rendant obligatoire l’étiquetage de la l’origine de la production, et pas simplement du lieu d’abattage ou de transformation.
Le gouvernement français et les institutions européennes ont aujourd’hui la responsabilité de dépasser le modèle agricole hérité de l’après-guerre pour offrir aux éleveurs les moyens de vivre de leur travail et aux citoyens une alimentation plus respectueuse de l’environnement.