L’Art dégénéré et pertinent de Philippe Shangti s’invite à L’Opéra de Saint-Tropez

Publié le 22 juillet 2015 par Pascal Iakovou @luxsure

Inauguré en 2014 et bénéficiant d’un point de vue unique sur le port de Saint-Tropez, avec en ligne de mire les pierres roses de la vieille ville et du clocher, l’Opéra déploie sa sublime terrasse surplombant les quais où viennent s’amarrer les yachts venus du monde entier.

Se jouant des étiquettes l’Opéra invite à plonger dans un univers glamour et fastueux. Son désir : réinventer la nuit tropézienne… surprendre, intriguer et séduire les noctambules du gotha international. Cette saison c’est avec les œuvres provocatrices de Philippe Shangti que l’Opéra compte assouvir cette ambition.




En effet, aux murs les photographies glamour, iconoclastes et furieuses de l’artiste interrogent directement avec ses réflexions univoques sur la célébrité, la drogue, notamment sa série « NO COCAINE HERE». Cette (im)pertinence vient bousculer la sérénité des lieux tout en exposant un des paradoxe les plus courant :  Ceux à qui ils s’adressent adorent et en redemande puisque ce sont toujours eux qui réserve la primeur de ses nouvelles séries. On peut mettre cela sur le dos de la loi de l’attraction : on est attiré par ce qui nous ressemble ; ou bien on peut adopter une attitude plus pratique : ce sont eux qui peuvent se les payer ces tirages.
Mais c’est bien dans une démarche sincère et constructive que Philippe Shangti dévoile ses œuvres dans ce lieu si prisé. D’ailleurs ce n’est pas pour rien que son imagination délirante, a séduite le propriétaire des lieux par son esthétique étudiée et teintée de provocation. Ici c’est de la profusion du luxe dont il est question : « tant d’accumulation, j’y vois comme une overdose. On a besoin de revenir à des valeurs de base, manger, boire, dormir » a-t-il confié au magazine mensup.

« J’aime aller vers des sujets dont on n’ose pas parler, montrer ce que personne n’ose s’avouer. » Alcool, drogue, prostitution, gaspillage, autodestruction ceux qui s’y adonnent ne se l’avouent que très rarement. On se voile la face, on a honte, on dément. Shangti leur met le nez dedans, littéralement… « Si le message est violent, il est sublimé au maximum ».
Ainsi la série « No Cocaïne here » se destine à la bimbo perdu se méprenant pour wonder woman lorsqu’elle a pris quelque-chose, substance illicite ou botox au choix, ou encore au joueur de foot qui a perdu le nord.  L’imagerie utilisé des super-héros annoncent l’aveuglement aux absurdité des dérives auxquels on s’adonnent dans une certaine haute société tout en préservant avec subtilité humour et glamour. Ne vous inquiétez pas même si vous n’êtes pas un ‘super-héro’ ça vaut le détour !