Dans la mythologie de l'Inde, le choléra est une sorte de créature vivante. Avant d'être le choléra, elle était une démone. Un jour, elle s'éveilla à sa vraie nature qui est l'essence de tout. Mais elle avait faim. Elle croisa un roi et son ministre. Miam ! Mais ce sont des gens de qualités... Que faire , Elle décida donc de la manger après leur avoir posé des questions auxquelles ils ne pouvaient répondre.
Mais voici comment cela se passa :La démone posa alors ses questions :"Quelle est donc cette particule qui, unique, est comptée comme multiple ?
Et en laquelle des millions d'univers reposent, comme des bulles sur l'océan ? Qu'est-ce qui va sans aller ? Qu'est-ce qui est présent sans se tenir (nulle part) ? Qui, bien que conscient, est une pierre ? Qui peint dans le vide ? Dans quelle particule existent les mondes, comme l'arbre dans sa graine ? Qu'est-ce qui n'est séparé de rien ? Qu'est-ce qui n'est pas différent de la dualité (elle-même) ?"Le ministre répondit :
Madame, c'est le Soi suprême dont vous parlez, afin de nous y éveiller. Parce qu'elle est ineffable, incompréhensible, elle est plus subtile que l'espace même. Ces bulles que sont les univers reposent en elle à cause des transformations de son potentiel. Elle est espace, car rien n'est à l'extérieur d'elle.Elle n'est pas espace, car elle est consciente.On ne peut la montrer du doigt : elle n'est pas quelque chose.Elle l'existence des choses : elle n'est donc pas rien.Cette conscience qui est la lumière même, n'est pas connaissable à la manière d'un objet. On peut donc la comparer à une pierre. Elle peint la fresque merveilleuse de l'éclosion des mondes dans l'espace transparent, en elle-même. Parce que tout ceci n'est rien d'autre qu'elle, rien n'est séparé d'elle. Même la dualité du monde n'est que sa manifestation. La dualité elle-même est donc faite de son étoffe. Elle est omniprésente, liée à toute chose. Immobile, elle ne va nulle part. Sans point d'appui, elle n'existe pas. Et pourtant, elle existe car elle est l'essence même du réel. Le roi ajoutaElle est ce qui crée et résorbe les mondes
Par ses dilatations et ses contractions.Elle est la vérité des doctrines des Upaniṣads et pourtant elle transcende le domaine des mots. L'être pur et simple, l'immense, l'éternel : voilà ce dont tu as parlé, ma belle !" L'Essence du yoga selon Vasistha, p. 31